Les prix de l'essence repartent à la hausse

Le PDG de Total, Christophe de Margerie, a annoncé ce week-end que le groupe pétrolier allait répercuter à la pompe les récentes hausses des prix du pétrole brut. Une nouvelle qui fait grincer des dents en cette période de grandes vacances et donc de trajets en voiture…

Les baisses du carburant auront été de courte durée. Fin juin, les cours du brut avaient baissé après la décision surprise de l'Agence internationale de l'énergie de puiser dans les réserves. Dans la foulée, le prix du carburant à la pompe a baissé de 3 à 4 centimes. Mais les cours du pétrole sont depuis remontés et les prix à la pompe devraient suivre le mouvement.

« + 3 à 4 centimes d’ici quelques jours »

Francis Perrin, spécialiste des questions pétrolières et directeur de la rédaction de Pétrole et gaz arabes, explique pourquoi les prix sont ainsi repartis à la hausse : « La demande pétrolière mondiale continue à augmenter, notamment parce qu’elle est tirée à la hausse par les pays émergents, en Asie, en Amérique Latine et au Moyen-Orient. Par contre, l’offre pétrolière a du mal à suivre : il y a la guerre en Libye et le fait que le pétrole est une ressource non renouvelable et qu’il n’est pas forcément facile d’augmenter toujours plus la production mondiale. Malheureusement pour l’automobiliste, il me paraît très probable qu’il y aura une augmentation des prix de 3 à 4 centimes [d’euros par litre] d’ici quelques jours ».

« Arrêter de considérer que les Français n’ont pas de bon sens »

Et cette perspective d'une hausse du prix du carburant a déclenché une nouvelle polémique avec le gouvernement. Le ministre du Travail Xavier Bertrand, sur Radio J ce dimanche, réclame plus de transparence : « Quand le pétrole augmente, les prix [à la pompe] augmentent aussitôt. Quand le pétrole baisse, ça met toujours plus de temps. Il faut arrêter de considérer que les Français n’ont pas de bon sens, de jugeote. Il faut qu’on y voit clair, totalement clair. Je demande à ce que ça aille aussi vite, quand le pétrole augmente et quand il baisse. Pour l’instant, à mes yeux, le compte n’y est pas ».

« C’est la perception des automobilistes, mais… »

Mais pour Jean-Louis Schilansky, le président de l'Union française des industries pétrolière, « ça n’est pas vrai. C’est la perception des automobilistes – et on les comprend –, mais quand on regarde objectivement les statistiques – et nous le faisons au jour le jour –, on s’aperçoit que ça va aussi vite à la hausse qu’à la baisse : il faut environ ente 8 et 10 jours pour que les variations du prix du pétrole brut se retrouvent dans les prix des carburants. Le marché est très transparent : sur internet vous trouvez tous les prix des carburants par station-service au jour le jour. Et le gouvernement lui-même enregistre les prix des carburants, toutes les semaines, auprès d’un échantillon représentatif de stations-services ».

La Rédaction, avec Emilie Valès