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Société

Les lycéens de Terminale face à l'inscription en fac: "génération crash-test"

Des lycéens passent une épreuve du baccalauréat à Strasbourg, le 15 juin 2017

Des lycéens passent une épreuve du baccalauréat à Strasbourg, le 15 juin 2017 - FREDERICK FLORIN, AFP/Archives

Ce mercredi, le projet de loi de la ministre de l'Enseignement supérieur sera présenté en conseil des ministres, afin de réformer la plateforme APB, qui permet l'inscription des élèves dans l'enseignement supérieur. Les concernés eux, ne sont pas rassurés.

Moins de deux mois avant l'ouverture de la nouvelle plateforme d'inscription dans l'enseignement supérieur, qui remplacera APB, les élèves de terminale sont "dans le flou", mais surtout résignés: "Cela ne peut pas être pire que l'an dernier!", veulent-ils croire.

"On est la génération crash-test", s'exclame en riant Laure, 17 ans, venue avec sa classe de Terminale ES au Salon de l'éducation, qui s'est déroulé à la fin de la semaine dernière à Paris. APB (pour plateforme d'admission post-bac), c'est fini, mais les jeunes -et leurs professeurs- "ne sont pas vraiment sûrs de savoir comment cela va désormais se passer", selon la jeune fille.

"On est dans le flou, mais pas trop inquiets. Ça va changer mais pas totalement. Il va toujours falloir s'inscrire sur une plateforme et le calendrier est à peu près le même que les années précédentes", souligne Victor, 17 ans, en Terminale générale, venu de Plaisir (Yvelines) avec sa classe.

L'été dernier, les premières vagues de réponses transmises par la plateforme d'admission post-bac ont laissé sur le carreau plusieurs milliers de bacheliers pourtant désireux d'entamer des études supérieures. Une hausse due en partie à une augmentation démographique des candidats (près de 40.000 supplémentaires).

Un projet de loi présenté mercredi 

Après plusieurs semaines de concertation avec les acteurs du monde éducatif, la ministre de l'Enseignement supérieure Frédérique Vidal a redessiné les modalités d'entrée à l'université, pour supprimer le tirage au sort et améliorer le taux de réussite en première année à la fac, des mesures qui s'apparentent selon ses opposants à "une sélection déguisée". Son projet de loi est présenté mercredi en conseil des ministres.

Dans ce projet de loi, le tirage au sort doit être supprimé pour les filières qui disposent de moins de places que de candidats -remplacé par un examen des dossiers-, l'inscription pourra contenir de dix vœux maximum, contre 24 l'an dernier, et il n'y aura pas de classement des vœux.

Certains élèves se révèlent après le bac

"On nous dit qu'il n'y aura pas vraiment de sélection. Mais il y en aura quand même un peu puisqu'ils vont regarder les dossiers", pointe Victor, qui trouve ça "plus juste" pour les élèves travailleurs et motivés mais rappelle aussi que "certains se révèlent après le bac".

Sur le stand de "coaching orientation" du magazine l'Etudiant, on note que "les parents sont en fait plus stressés que leurs enfants". "Chaque année, on a des lycéens qui n'ont toujours aucune idée de ce qu'ils veulent faire, à quelques jours de la fermeture de la plateforme", soupire une des jeunes femmes à l'accueil, qui ne souhaite pas être citée.

Dans la cohue qui se presse devant les stands, une lycéenne joue des coudes. "Il est où, mon avenir?", lance-t-elle sous les rires de ses camarades.

S.Z avec AFP