Les forces de l'ordre sensibilisées aux spécificités des disparitions de personnes autistes

Que la personne soit mineure ou majeure, les forces de l'ordre pourront désormais immédiatement lancer des recherches. - CHARLY TRIBALLEAU / AFP
L'information vient des États-Unis mais prouve la spécificité des disparitions de personnes autistes. Le 9 avril dernier, un adolescent disparu en 2019 en Californie a pu être retrouvé à plus de 1200 kilomètres de là où il résidait avec sa famille. En France aussi, le sujet alerte, d'autant que les affaires se multiplient. Afin d'améliorer la rapidité et prendre en compte les particularités de ces troubles, les forces de l'ordre vont être sensibilisées.
Une circulaire a été envoyée en avril à toutes les brigades de gendarmerie et commissariats de police pour "réaffirmer le caractère d'urgence" de ces situations, a indiqué mardi dans un communiqué la délégation interministérielle chargée de la stratégie pour l'autisme. Le constat a été fait que les policiers ou gendarmes, comme l'ensemble de la population, connaissent peu ou mal l'autisme et ne mesurent pas toujours l'urgence de la situation.
Des recherches "immédiates"
Le document rappelle les réactions qu'une personne autiste peut avoir. Une personne atteinte d'un trouble autistique ou intellectuel est "susceptible de se perdre plus facilement" et de "se mettre en danger", d'autant qu'elle peut être dans l'impossibilité de se déclarer perdue et de demander son chemin. Elle peut être attirée vers des lieux spécifiques, un plan d'eau, ou encore une voie de chemin de fer, d'où un risque important de noyade ou d'accident ferroviaire, a souligné la délégation.
Récemment, deux jeunes autistes sont morts après avoir disparu. En 2019, le corps de Jean-Noah, une jeune garçon autiste de 17 ans, a été repêché dans la Seine à Paris. Plus récemment, toujours dans la capitale, le jeune Kelyan a été retrouvé mort dans une tente occupée par des toxicomanes. Il était porté disparu depuis plusieurs jours.
Afin d'améliorer la réactivité, que la personne soit mineure ou majeure, les recherches doivent être lancées "immédiatement". De leur côté, les familles ou établissements d'accueil sont invités à ne pas hésiter à signaler la disparition le plus tôt possible. Parallèlement, les aidants et établissements sont incités à remplir par avance une fiche d'information sur la personne qu'ils accompagnent, avec des détails qui pourront s'avérer déterminants en cas de disparition.
Fiche d'informations
Cette fiche sera alors transmise dans les commissariats et brigades de gendarmerie. La personne "supporte-t-elle les contacts physiques", a-t-elle des "endroits préférés" où elle pourrait se réfugier, quels sont ses "comportements atypiques", par quels "gestes et mots apaisants" peut-on entrer en contact avec elle?
"En cas de disparition, les proches n'ont plus qu'à ajouter le dernier lieu où la personne a été vue et sa tenue vestimentaire du jour et à remettre la fiche aux gendarmes ou aux policiers", qui pourront ainsi "adapter leurs comportements et interventions" une fois la personne localisée, expliquent les promoteurs du dispositif.
En guise de précaution supplémentaire, soulignent-ils, les familles peuvent aussi "équiper leur proche avec un système de géolocalisation adapté".