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Le blocage des prix de l'essence maintenu ?

Le blocage des prix des carburants souhaité par François Hollande devrait être maintenu

Le blocage des prix des carburants souhaité par François Hollande devrait être maintenu - -

Le blocage des prix de l'essence est l'une des mesures phares voulues par François Hollande. Et pourtant? après avoir atteint des records au mois d'avril, depuis trois semaines les prix à la pompe sont en baisse. Le blocage sera malgré tout maintenu.

Ça monte, ça descend. Les prix des carburants fluctuent tous les jours. En ce moment, la tendance est à la baisse. Après avoir atteint des records au mois d'avril, depuis trois semaines les prix à la pompe sont en baisse : 1,61€ le litre de sans plomb 95, contre 1,66€ mi-avril. 1,42€ celui de gazole, contre 1,45€ mi-mars. Une accalmie, même si les prix restent à des niveaux très élevés, que l'on doit à un apaisement relatif des cours du pétrole brut, sur fond d'atténuation relative des tensions géopolitiques.
Ce repli des prix à la pompe intervient donc alors que François Hollande s'est engagé à les bloquer pendant trois mois durant ses 100 premiers jours à l'Elysée. Un blocage temporaire pour réfléchir aux modalités de réintroduction d'une taxe flottante pour « restituer aux consommateurs » les recettes supplémentaires que touche actuellement l'Etat en cas de flambée du brut.

Les prix bloqués avant juillet

Malgré la baisse du prix des carburants, le blocage souhaité par François Hollande sera bien maintenu. Même si le calendrier n’est pas encore arrêté, ce blocage devrait être effectif avant les grands départs des vacances d'été, donc avant début juillet. Et même s'il y a baisse, rien n'oblige le nouveau président à bloquer les prix sur les tarifs actuels. Il peut décider de mettre le litre de sans plomb à 1,50€, quand il est aujourd'hui à 1,60€.

Une mesure redoutée par les distributeurs

Cette baisse actuelle des prix de l'essence rend quand même moins urgente cette mesure très redoutée par les distributeurs. Et ils ont un argument pour dissuader François Hollande. D'après le code du commerce, un blocage n'est possible qu'en cas de situation exceptionnelle. La seule fois où une telle mesure a été prise, c'était en 1990 : à l'époque, les prix bondissaient de 10% par jour. Aujourd'hui, on en est loin.

« Le problème c’est : si le prix du pétrole remonte, que fait-on » ?

Jean Louis Schilanski est président de l'Union Française des Industries Pétrolières. Il émet quelques réserves sur cette idée de blocage des prix des carburants : « En fait ce qu’il se passe c’est que le prix du pétrole brut a baissé, et donc le prix des carburants baisse également. Alors on peut effectivement bloquer les prix à un certain niveau, le problème c’est : si le prix du pétrole remonte, que fait-on ? Et c’est le problème posé par le blocage des prix. L’effort que peuvent faire les industriels, il est malgré tout très limité. Ce que gagnent les distributeurs sur le marché français c’est 1 centime d’euro du litre. C’est ça la flexibilité. Il n’y a pas d’argent caché. Et je rappelle d’ailleurs que le prix hors-taxe français est le prix le plus bas d’Europe. Donc à un moment donné, il faudrait jouer sur les taxes pour compenser une différence pareille ».

La Rédaction avec Thomas Chupin