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"Lavements au café", "jus"... Atteinte d'un cancer, elle témoigne des dérives observées chez un acupuncteur

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Frappée par la récidive de son cancer du sein, Chryssa a cherché à atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie.

Les dérives sectaires dans le secteur de la santé explosent et inquiètent. En 2008, Chryssa apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein triple négatif. En 2022, son cancer récidive et elle entame de nouveau une chimiothérapie et d'autres traitements "classiques", dont une ablation du sein en 2023.

Peu de temps après les premiers traitements, à l'hiver 2022, la patiente cherche un acupuncteur proche de chez elle pour une séance, afin d'atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie, comme les vomissements.

C'est là que commence sa mauvaise expérience. L'acupuncteur lui propose d'arrêter les soins, en la faisant culpabiliser. "C'est très compliqué de me retrouver face à quelqu'un qui me disait: 'Vous avez un mode de vie qui fait qu'il est normal que vous soyez en récidive d'un cancer'", se souvient la patiente, qui n'avait pas, selon l'acupuncteur, un mode de vie sain.

"On est vulnérable"

Comme techniques alternatives, il lui parle de "lavements au café", lui propose des méthodes comme le jeûne, ou l'alimentation à base de "jus de fruits et de légumes" ou même de déménager loin de la ville où elle vit. Elle comprend alors qu'il y a un souci.

Surtout que la séance d'acupuncture se révèle très douloureuse. "Proposer d'aller dans un endroit loin de chez moi pour boire des jus toute la journée (...), c'est sectaire", souligne-t-elle.

"Je me suis rendu compte qu'il n'était pas correct (...). C'est dur de se dire que je suis tombée sur un charlatan", raconte Chryssa.
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Elle décide alors d'en parler à sa psychologue à la Ligue contre le cancer. Aujourd'hui, avec le recul, Chryssa analyse: "On n'est pas coupable d'être malade, on est juste vulnérable pendant cette période, c'est pour ça qu'il ne faut pas rester seul".

Caroline Dieudonné avec Lucie Valais