"La campagne brûle, ça exprime notre ras-le-bol": les agriculteurs poursuivent leurs "feux de la colère"

Ils crient à "l’agri-bashing". Depuis lundi, des agriculteurs font part de leur malaise à travers les "feux de la colère", incendiant palettes, bottes de paille et souches à l'appel de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes agriculteurs.
"La campagne brûle, ça exprime le ras-le-bol des agriculteurs, la stigmatisation et l’agri-bashing", dénonce l'un d'eux sur BFMTV.
En cause: les zones de non-traitement (ZNT) que le gouvernement souhaite mettre en place d’ici le 1er janvier 2020. Cette mesure interdirait l’épandage des pesticides à moins de cinq ou dix mètres des habitations. Pour les agriculteurs, c’en est trop.
Une situation "invivable"
"On a tous perdu de la surface pour faire plaisir, pour des mesurettes, pour des problèmes électoraux. Faut arrêter", tance Jean-François Lamassé, agriculteur céréalier.
Dans les Yvelines et en Haute-Garonne notamment, les agriculteurs ont poursuivi leurs actions dans la nuit de mardi à mercredi. Près de Toulouse, les feux jalonnent la campagne comme le symbole de leur mal-être, avec l’impression tenace d’être en permanence pointés du doigt. "Ça devient invivable, on subit des agressions quasi-continues", dénonce François Greffin, président de la Fédération régionale de syndicats d’exploitants agricoles en Ile-de-France (FRNSEA).
"C’est plus qu’un mépris, c’est une haine. On en vient à des menaces de mort. Ça nous pèse, il y a, à peu près, un agriculteur par jour qui se suicide et ça n’interpelle personne", ajoute Fabien Rey, céréalier et éleveur bovin.
"On n'est pas là pour empoisonner les gens"
Autour des "feux de la colère", les agriculteurs entendent défendre leur profession et ses valeurs. "Il faut qu’on explique notre métier, on n’est pas là pour empoisonner les gens, on fait notre métier et on le fait mieux qu’il y a dix ans", assure un manifestant.
Les agriculteurs comptent poursuivre leurs actions toute la semaine et préviennent d’ores et déjà que si le gouvernement ne les entend pas, ils durciront le mouvement.