L'avocate des victimes de Mohamed Merah pointe les failles du renseignement français

La justice n'en a pas fini avec les meurtres de Mohamed Merah. Abdelkader Merah, le frère de l'auteur des tueries de Toulouse et Montauban pourrait être jugé pour "complicité d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Un procès que l'avocate des victimes juge tronqué au vu des nombreux suspects qui manqueront à l'appel.
Une enquête "critiquable"
Au micro de BFMTV, Samia Maktouf, avocate des victimes du tueur de Toulouse et Montauban, a réagi à la demande du parquet de Paris d'un procès aux assises pour Abdelkader Merah. Si elle a reconnu que ce procès pourrait apporter "la justice" aux familles des victimes, Samia Maktouf n'en a pas moins critiqué l'action des services de renseignement français. "Centrer la procédure sur Abdelkader Merah était très critiquable" attaque ainsi l'avocate qui estime que certains "proches et amis" de Mohamed Merah n'ont jamais été inquiétés alors que leur complicité était "avérée".
"Je cite Essid (Merah, demi-frère de Mohamed, jihadiste en Syrie), je cite Fabien Klein (guide spirituel de Mohamed Merah, jihadiste en Syrie), je cite Souad Merah (soeur de Mohamed, disparue en Syrie depuis 2014) dont les noms étaient surveillés" mais qui "sont partis paisiblement à l'étranger pendant l'instruction" accuse Samia Maktouf.
Un seul accusé devant la justice
L'avocate regrette ainsi qu'Abdelkader, accusé d'avoir fourni un soutien logistique à son frère Mohamed, soit seul "sur le banc des accusés". Quatre ans après les faits, Samia Maktouf regrette que l'enquête n'ait "pas permis de retrouver le cerveau des crimes de Mohamed Merah" qu'elle estime être Fabien Clain, qui a revendiqué les attentats du 13 novembre au nom du groupe Etat Islamique.
Pour rappel, en mars 2012, Mohamed Merah avait assassiné trois soldats français à Toulouse et Montauban avant d'attaquer l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse. Il avait alors abattu quatre personnes dont trois enfants. Deux jours plus tard, Mohamed Merah, retranché chez lui, était mort abattu par la police au terme d'un siège de plus de 30 heures.