Jacqueline Sauvage soutenue par une femme battue acquittée pour le meurtre de son mari

Jacqueline Sauvage était une femme battue, jusqu'au jour où elle a mis fin à quarante-sept années de calvaire en tuant son mari de trois coups de fusils dans le dos. En décembre dernier, son procès en appel s'est soldé par une condamnation à dix ans de prison ferme. Comme Jacqueline Sauvage, d'autres femmes battues ont dû en arriver à ces extrémités. C'est le cas d'Alexandra Lange, victime elle aussi de violences conjugales.
Quand Alexandra Lange a tué son mari en 2009, c'était pour "rester en vie". L'homme qu'elle appelle encore "son bourreau" lui a fait vivre l'enfer pendant 12 ans.
"Un homme qui m'a battue, qui m'a injuriée, qui m'a humiliée" a-t-elle confié, le regard dans le vide. "Je ne pensais plus que j'aurais le courage de le supporter encore et j'ai décidé d'y mettre un terme", a-t-elle ajouté.
Lors de son procès en 2012, la Cour d'Assise l'a acquittée, considérant qu'elle était une victime et non une coupable.
Jacqueline Sauvage "n'est pas une meurtrière"
Pour elle, Jacqueline Sauvage ne mérite pas la prison. "Ce n'est pas une meurtrière. Elle a tué une seule fois, seulement pour se défendre", a-t-elle dit, sa voix trahissant une certaine indignation. Selon Alexandra Lange, c'est le "ras-le-bol", de cette situation qui a poussé Jacqueline Sauvage au meurtre de son époux. "Elle a tué pour se défendre, certes pas proportionnellement, mais par légitime défense différée", a-t-elle continué.
Trois ans après son acquittement, Alexandra Lange continue de se reconstruire. Elle milite activement pour qu'aux yeux de la loi, la légitime défense soit élargie aux victimes de violences conjugales. En France, un homicide sur cinq est dû à ce type de violences.