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Interpellations au lycée Arago: "On ne devrait pas être traité comme ça"

Le lycée Arago

Le lycée Arago - LPLT via Wikimedia Creative Commons

Jeanne fait partie des jeunes interpellés lors de l’occupation de lycée parisien Arago, fin mai, en marge d’une manifestation. Certains parents, qui dénoncent les méthodes des forces de l’ordre, ont créé un comité.

"On n’a rien fait qui mérite qu’on soit traités comme ça". C’est avec ces mots que Jeanne résume ce qui s’est passé le 22 mai dernier. Interpellée, comme beaucoup d’autres jeunes, lors d’une Assemblée générale au lycée Arago à Paris, l’adolescente de 17 ans raconte les circonstances de l’arrestation:

"On a été mis dans un car de CRS vers 20h30 (…) le car a attendu pendant à peu près 4 heures sur place, sans qu’on puisse sortir, sans qu’on puisse avoir d’eau, sans qu’on puisse aller aux toilettes et sans qu’on nous parle", explique-t-elle à BFMTV. "Je me suis dit: 'ce n’est pas normal, ce n’est pas légal, on ne devrait pas être traité comme ça'."

Ce rassemblement avait lieu en marge du défilé parisien à l’appel de syndicats de fonctionnaires, en pleine grogne sociale contre la réforme ferroviaire et celle des universités. Jeanne est restée 24 heures en garde à vue, comme d’autres mineurs. En tout, 101 individus ont été interpellés après avoir pénétré dans l’établissement et l’avoir occupé. 

Des méthodes dénoncées

Très vite après les faits, des parents ont manifesté leur colère. Ils ont décidé de créer un comité soutenu par la Ligue des droits de l’homme. Ils dénoncent des méthodes inadmissibles et disproportionnées.

"On peut se poser la question de savoir si on peut encore parler de démocratie ou d’État de droit en France, compte tenu de ce qui s’est passé", estime Arié Alimi, avocat et membre de la Ligue des droits de l’homme.

Pour l’avocat, "Le gouvernement n’a pas pris conscience de ce qui était en train de se passer dans les esprits des jeunes mineurs (…) Nous espérons qu’ils vont revenir en arrière très rapidement."

À l’issue de sa garde à vue Jeanne a été mise en examen pour intrusion non autorisée dans un établissement scolaire. Elle attend à présent d’être jugée.

B.P. avec Mélanie Vecchio