BFMTV
Police-Justice

Occupation du lycée Arago: "quand vous ciblez les lycéens, vous envoyez un message"

Le lycée Arago.

Le lycée Arago. - LPLT via Wikimedia Creative Commons.

Les mineurs interpellés mardi après l'occupation du lycée Arago ont passé pour certains deux jours en garde à vue, une situation qui a provoqué la colère de leurs parents. A gauche, Olivier Besancenot y voit une "tentative du gouvernement de faire taire tout le monde".

Devant le tribunal de Paris, lycéens, parents ou professeurs sont venus demander la libération jeudi de 27 mineurs déferrés. Ils faisaient partie de 102 personnes interpellées mardi par les forces de l'ordre après leur irruption dans le lycée Arago dans le 12e arrondissement, en marge de la manifestation des fonctionnaires.

Les parents de ces mineurs ont exprimé leur colère et le manque d'information sur ces interpellations alors que certains n'ont été prévenus que tard dans la nuit de mardi à mercredi de l'arrestation de leurs enfants. Avant d'être emmenés dans des commissariats, les mineurs interpellés ont aussi passé plusieurs heures parqués dans des fourgons de CRS.

"Quand vous faites 100 gardes à vue et que vous ciblez des lycéens et notamment des mineurs, vous envoyez un message, faire peur à ceux et celles qui veulent se mobiliser. Mais ça ne marchera pas", a martelé ce vendredi sur RTL Olivier Besancenot.

L'ancien porte-parole du NPA y voit "une tentative du gouvernement de faire taire tout le monde" et réclame la libération des mineurs mis en cause. Jeudi, 14 ont été présentés à un juge des enfants. Depuis toutes les gardes à vue de mineurs ont par ailleurs été levées. 

Dans un communiqué, Alexis Corbière, député de la France insoumise a de son côté qualifié de "spirale policière et judiciaire" les interpellations de mardi. "Cet engrenage déraisonnable et injustifié l'est d'autant plus que les victimes sont pour la plupart mineures et en voie de passer des examens décisifs pour la suite de leur parcours", écrit-il. 

Des "explications" demandées au gouvernement

Le vice-président de la FCPE Hervé-Jean Le Niger s'est aussi ému sur RTL des conditions d'interpellation des lycéens.

"C'est tout à fait inédit. Depuis 20 ans que je suis parent d'élève élu, je n'ai jamais vu de telle situation. Les élèves peuvent en général se réunir en assemblée générale dans les lycées. Là les arrestations et puis les rétentions dans des bus sans notification aux parents pendant plusieurs heures, les gardes à vue semblent tout à fait inadaptées à la situation", estime-t-il.

Ce représentant des parents d'élèves réclame "d'avoir des explications des ministres concernés". 

Au cours d'un déplacement dans le Gard jeudi, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a justifié l'action des forces de l'ordre. "Les forces de police font respecter la loi, des gens peuvent être placés en garde à vue. Je suis un ancien professeur, la première chose que les professeurs devraient dire à leurs élèves, c'est que quand on est un jeune mineur, on ne va ni occuper son lycée, ni dans des manifestations qui peuvent dégénérer", a-t-il indiqué. 

C. B