Incendie de Lubrizol: des pompiers et policiers pris de nausées et vomissements après leur intervention

Des membres des forces de l'ordre et des soldats du feu, intervenus, jeudi, lors de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, affirment être atteints de différent symptômes: nausées, vomissements et vertiges.

Quelques jours après le terrible incendie survenu jeudi à l'usine Lubrizol de Rouen, des policiers et des pompiers, intervenus sur le site, dénoncent désormais être pris de nausées, de vomissements et de vertiges. 

Dans un communiqué publié ce lundi sur Twitter, le syndicat Alternative Police CFDT affirme ainsi que "plusieurs policiers affectés à la brigade de nuit et à la compagnie départementale d'intervention de Rouen, primo-intervenants sur l'incendie dès 2h30 du matin, sont actuellement en arrêt maladie pour des nausées, vomissements et vertiges. Deux d'entre eux sont actuellement en traitement jusqu'au 8 octobre". 

Selon Alternative Police CFDT, des CRS de la division CRS 3 "venus assurer une sécurisation et une protection à partir de 11h du matin sur le site ont développé depuis plusieurs symptômes". 

"Face à cette situation et à l'engagement de plus de 150 effectifs policiers et gendarmes sur cet incendie, Alternative Police CFDT demande au ministère de l'Intérieur de faire procéder à un examen médical de tous les effectifs si ce n'est pas déjà le cas", poursuit le syndicat. 

"Aujourd'hui, on a tous des symptômes"

Les forces de l'ordre ne semblent pas les seules à avoir souffert des suites de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen. Un pompier de Rouen, qui affirme porter la parole de dizaines de ses collègues, s'est confié ce lundi à France 3 Normandie. Il déplore que les soldats du feu aient dû porter des masques en papier et non pas des masques respiratoires hermétiques.

"Aujourd'hui, on a tous des symptômes qui s'avèrent plus ou moins importants. Cela va des maux de gorge à des diarrhées, nausées, vomissements, à la langue qui pique. Je pense que si la protection avait été efficace, on n'aurait pas eu autant de conséquences sur la santé. C'est rien, je pense, par rapport à de possibles futurs cancers qui pourraient se développer", souligne-t-il.

"On est tous inquiets, car on sait qu'on a respiré quelque chose de pas propre", résume un sapeur-pompier auprès de la chaîne de télévision.

Philippe salue "le travail exceptionnel" des pompiers

Présent sur le site de l'usine Lubrizol, ce lundi soir, Edouard Philippe a tenu à saluer "le travail exceptionnel" des pompiers "qui ont su maîtriser et éteindre le feu dans des délais qui sont importants mais sans blessé et avec une maîtrise professionnelle qui leur fait honneur".

Concernant les personnes, notamment les policiers et pompiers, prises de nausées et de vomissements après être intervenues sur le site de l'usine, le Premier ministre a assuré que le gouvernement allait "faire tout ce qui est en [sa] capacité pour les accueillir dans de bonnes conditions".

Clément Boutin