Incendie de l'usine Lubrizol: des enseignants exercent leur droit de retrait dans trois collèges de Rouen

L'usine incendiée à Rouen - HO / SDIS / AFP
Des enseignants, incommodés par les odeurs persistantes à la suite de l'incendie de l'usine Lubrizol et faisant état d'élèves souffrant de maux de têtes et de nausées, ont fait usage de leur "droit de retrait" lundi dans trois collèges de Rouen, d'après une source syndicale.
"Dans trois collèges (Fontenelle à Rouen, Fernand Léger à Petit-Quevilly et Georges Braque à Rouen), les collègues ont fait usage de leur droit de retrait, trop incommodés et trop inquiets des odeurs persistantes et des vomissements. Apparemment, il y a des établissements où les élèves se sentaient mal", a indiqué Claire-Marie Feret du Snes à Rouen.
Sur Twitter, les professeurs ont donné des consignes aux parents et élèves.
Au collège Georges Braque, les cours sont suspendus jusqu'à nouvel ordre et les élèves ont été renvoyés chez eux.
"Suite aux odeurs liés à l'incendie de l'usine Lubrizol, encore très présentes et indisposantes (maux de tête, nausées, vertiges...), nous faisons jouer notre droit de retrait car nous estimons que la situation actuelle présente un danger grave et imminent pour eux et les élèves", ont justifié les professeurs dans une lettre signée par 26 d'entre eux.
"Forte odeur", "nausées, céphalées et vertiges"
"Quand nous sommes arrivés à 07h30, il y avait une très forte odeur persistante, désastreuse sur les hauts de Rouen mais surtout, à l'intérieur de l'établissement certains d'entre nous ont eu des symptômes: nausées, céphalées, vertiges", a déclaré une professeure d'histoire-géographie au collègue Georges Braque, sur France Bleu Normandie.
Au collège Fernand léger de Petit-Quevilly, 20 professeurs ont exercé leur droit de retrait, estimant qu'il y a un "danger grave et imminent au sein de l'établissement étant donné que nous sommes à 700 m de Lubrizol", a dit Clément Lefèvre, professeur de Sciences dans l'établissement et délégué Snes-Fsu, sur France 3 Normandie.
Comme ses collègues, il estime que "la préfecture n'a pas pris toutes les mesures" et qu'il subsiste un doute après les résultats des premières analyses publiées samedi, faisant apparaître un état habituel de la qualité de l'air sur les composés organiques volatils. Selon lui, "les hydrocarbures mal consumés n'ont pas été recherchés dans les analyses de la préfecture."
Des étudiants rouennais ont également décrit leur journée de cours sur Twitter.
"Interdiction de la cour de récréation pour les enfants jusqu'à nouvel ordre", détaille aussi un parent d'élève sur Twitter.
Le conservatoire de Rouen a annoncé avoir décidé de fermer en raison de nausées et vomissements.