Hausse du taux de décès par noyade: comment écarter les risques cet été?

Une mère et sa fille en train de nager et de regarder les fonds marins à l'aide d'un tuba (Photo d'illustration). - Flickr - CC Commons - Martin Addison
Si on peut se réjouir de la baisse de 25% du nombre de noyades en France au mois de juin dernier, il y a de quoi s'inquiéter de la proportion de morts cette année. Un rapport de Santé publique France rapporte que 36% des noyades étaient suivies de décès, contre seulement 26% l'année dernière à la même époque.
Les morts par noyade représentent la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans en France, soit 1000 décès par an en France. Et contrairement aux idées reçues, les adultes sont loin d'être épargnés. Selon l'agence de santé publique, les noyades accidentelles surviennent la plupart du temps en milieu naturel: à la mer, dans des cours d'eau ou des plans d'eau.
Jamais trop tard pour apprendre à nager
D'abord, il convient de rappeler qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre à nager. Si en France, un adulte sur cinq ne sait pas nager, cela n'est en aucun cas une fatalité. Les professionnels répètent qu'il est parfaitement possible de prendre des cours, même à un âge avancé, ou même dans le cas où vous souffririez d'aquaphobie (une peur panique de l'eau, qui peut être liée ou non à un traumatisme passé).
Avant de s'aventurer en mer ou dans un cours d'eau, un adulte doit être capable d'évaluer son état de forme et ses capacités physiques. Au moindre trouble physique (fatigue, problème articulaire, frissons, courbatures...), ne prenez pas le risque d'aller nager seul. Adaptez toujours l'intensité de votre nage à vos capacités sportives et ne surestimez pas votre niveau de natation.
Dans le cas d'une reprise de la nage, privilégiez des distances courtes et n'oubliez pas qu'il ne suffit pas de nager jusqu'à un point X, il s'agit aussi de revenir. D'autant qu’il est nettement plus difficile et fatiguant de nager en milieu naturel (mer, lac, rivière) qu’en piscine, notamment en raison des courants et des éventuelles vagues.
À la plage pour écarter la grande majorité des risques, contentez-vous de respectez les zones de baignade surveillées, les consignes de sécurité et les interdictions de baignade (les drapeaux rouges ou orange qui signifient que la baignade est interdite ou dangereuse).
Prévenir un proche avant chaque baignade
L'environnement de baignade, d'ailleurs, doit impérativement être pris en compte. Les rochers, les sols vaseux, les baïnes ou bâches (cuvettes d'eau qui se forment sur la plage dans le Nord ou en Bretagne en raison des marées) peuvent être dangereuses et piéger d'éventuels nageurs non aguerris.
Il est également important de rentrer dans l'eau progressivement, notamment après une longue exposition au soleil ou une activité sportive intense, afin d'écarter le risque d'hydrocution (un choc thermique qui peut survenir lorsqu'on s'immerge alors que la température corporelle est élevée).
Lorsque vous comptez aller vous baigner, n'oubliez pas de prévenir un proche afin qu'il garde un œil plus ou moins vigilant sur vous. Enfin, ne buvez pas d'alcool avant d'aller nager. En effet, le sentiment d'ivresse pousse à surestimer ses capacités physiques et à avoir moins conscience du danger.
Par ailleurs, "l'alcool altère la coordination des gestes", rappelle le site Santé Addictions, et peut entraîner "des troubles de la vision qui risquent de vous rendre moins adroit ou pertinent dans vos réactions". Le danger est encore supérieur si vous vous baignez à proximité d'un ou plusieurs bateaux.
Garder constamment un œil sur les enfants
Pour éviter la noyade des enfants, la plus grande vigilance est de mise. Leur apprendre à nager dès le plus jeune âge et à se familiariser avec le milieu marin peuvent être de bonnes solutions pour avoir l'esprit plus tranquille et encourager leur autonomie.
Mais avant même la nage, Santé publique France, sur son site internet, rappelle l'importance d'apprendre aux plus jeunes à "se familiariser avec l'aisance aquatique". Celle-ci s'acquiert à travers trois grands paliers, selon le ministère des Sports. D'abord, entrer seul dans l'eau, se déplacer en immersion complète (tête sous l'eau) et sortir seul de l'eau. Puis sauter ou chuter dans l'eau, se laisser remonter à la surface, flotter de différentes manières, regagner le bord et sortir seul de l'eau. Enfin, entrer dans l'eau par la tête, remonter à la surface, parcourir 10 mètres en position ventrale avec la tête immergée, flotter sur le dos avec le bassin en surface.
Malgré tout, chaque enfant doit en permanence être surveillé par un adulte dès qu'il se trouve près d'un plan d'eau ou d'une piscine, même petite ou peu remplie. Portez une vigilance particulière lors des baignades dans des piscines "hors-sol" (non enterrées) qui ne disposent pas de dispositif de sécurité.
Enfin, il peut également être judicieux d'équiper les plus jeunes de brassards (portant le marquage CE et la norme NF 13138-1) adaptés à leur poids, leur taille et leur âge, et de se méfier des bouées et autres articles flottants (matelas, bateaux pneumatiques, bouées sièges) qui ne protègent pas de la noyade.