Harcèlement sexuel: contre les "frotteurs" du métro, une pétition demande à la RATP d’agir
La parole se libère pour dénoncer le harcèlement sexuel au quotidien. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #BalanceTonPorc lancé ce week-end en réaction à l'affaire Weinstein continue d'être alimenté par les témoignages de femmes qui racontent les agressions dont elles sont ou ont été victimes.
Dans les transports notamment, la pratique des "frotteurs" est particulièrement dénoncée. Profitant des métros et des trains bondés, ces hommes se collent aux voyageuses et se frottent à elles. Sur Twitter, les femmes témoignent des fois où des hommes se sont masturbées contre elles dans la foule ou comment, aux heures de pointe, certains en profitent pour les toucher en toute impunité.
"Que quelque chose soit fait"
Certaines femmes racontent aussi comment elles ont subi ces attouchements dans l'indifférence générale. C'est contre cela qu'Alice Millou, une jeune Parisienne également victime à plusieurs reprises de frotteurs, a décidé d'interpeller la RATP.
Dans une lettre ouverte d'abord publiée sur Facebook puis dans une pétition sur le site Change.org, elle tente de mobiliser pour obtenir une campagne de communication dans le métro.
"Ce que je réclame, c'est que quelque chose soit fait au niveau de l'affichage dans le métro. Vous voyez de la publicité, beaucoup de publicité. Vous voyez des vers de poésie, des affichages pour les enfants 'ne vous coincez pas les mains' et en fait vous ne voyez pas du tout d'affichage qui soit fait contre ces hommes qui se frottent à des femmes dans le métro", explique-t-elle sur BFM Paris.
Une brigade anti-frotteurs
Elle regrette qu'actuellement, l'absence d'action contre ces harceleurs contribue à banaliser ces agressions qui sont passibles d'être sanctionnées par le code pénal. Un frotteur auteur d'une agression sexuelle risque jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.
"Déjà, si vous faites peur à ces hommes, si vous leur dites 'si vous faites ça, vous risquez ça', déjà ça prévient quelque chose", espère-t-elle.
Depuis 2015, une brigade spécialisée au sein de la police des transports est chargée d'appréhender ces "frotteurs". Une présence qui rassure Alice, même si, pour arrêter les agresseurs, ils doivent être surpris en flagrant délit. D'après une étude de 2016 de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT), près de 90% des femmes interrogées disent avoir déjà été victimes de harcèlement dans les transports publics.