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Harcelée dans la rue, elle témoigne: "Il m'a frappée, c'était fort"

Une jeune femme de 22 ans a été agressée la semaine dernière après avoir répondu à un homme qui l'importunait en lui faisant des remarques obscènes. Elle a porté plainte, l'individu est toujours recherché.

C'est une jeune fille qui a osé se dresser face à un homme qui l'importunait dans la rue. Depuis la semaine dernière, Marie, 22 ans, a donné une existence, a donné un visage au phénomène de harcèlement de rue, ces insultes, ces propos obscènes, ces propositions indécentes voire ces gestes déplacés. Phénomène dont l'ampleur a pu être décriée avec le mouvement "Balance ton porc", il trouvera sa condamnation concrète dès l'automne avec la mise en place d'amendes, annonce, dans Le Parisien, la secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes.

Mardi après-midi, Marie rentrait chez elle dans le XIXe arrondissement de Paris. Alors qu'elle marchait dans une rue fréquentée de ce quartier populaire, la jeune femme de 22 ans, entend dans son dos ce que de nombreuses femmes subissent chaque jour. "C'était des bruits à connotation sexuelle, sortir sa langue, des bruits humiliants et dégradants, raconte-t-elle. C'était pas le premier... ni de la journée, ni de la semaine, ni du mois. J'ai réagi en lançant un 'Ta gueule'. Je pensais qu'il ne l'entendrait pas, sauf qu'il a entendu..."

"Il m'a frappée, c'était fort"

Là, l'homme se transforme en agresseur. Il revient sur ses pas, vers la jeune femme, sur laquelle il lance un cendrier posé sur la table d'un bar. Marie n'en reste pas là. Elle aussi se dirige vers l'homme. "C'est allé assez vite, poursuit-elle. Il a commencé à foncer vers moi et là je savais qu'il allait me frapper. Je n'avais pas beaucoup d'options. Je n'allais pas partir en courant, je n'allais pas m'excuser, je n'allais pas baisser les yeux."

"Il m'a frappée, c'était fort", témoigne Marie.

L'homme s'enfuit sous les yeux médusés des clients de la terrasse du bar dont certains ont tenté d'intercepter l'individu. "Il était vraiment dangereux", reconnaît Marie. Souffrant de contusions à l'arcade sourcilière et à la pommette, la jeune femme est rentrée chez elle, choquée. Mais quelques minutes plus tard, elle se dit qu'elle ne compte pas en rester là et retourne au bar devant lequel elle a été agressée. Le gérant lui fournit les images de vidéosurveillance de l'établissement et les clients lui promettent de témoigner. Marie s'est depuis rendue donc au commissariat pour porter plainte, l'homme n'a toujours pas été retrouvé.

Marie
Marie © BFMTV

"Les choses doivent changer"

Dans les heures qui ont suivi cette agression, l'étudiante en architecture a publié la vidéo de son agression sur les réseaux sociaux. Les images sont devenues virales, elles ont été visionnées plus de 820.000 fois. Aujourd'hui, Marie en est certaine: si c'était à refaire, elle n'hésiterais pas une seconde.

"Quand je suis dans la rue je ne suis pas à l'aise, et je ne suis pas la seule, assure-t-elle. Si une vidéo comme ça fait réagir, et bien tant mieux. Les choses doivent changer, elles doivent changer maintenant. Les mentalités doivent changer. Ce n'est pas dans un quartier, c'est dans tous les quartiers."

J.C. avec Marion Laouamen