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Grèves

SNCF: comment les grévistes seront-ils payés?

Des manifestants bloquaient la gare Montparnasse à Paris, mardi 17 juin.

Des manifestants bloquaient la gare Montparnasse à Paris, mardi 17 juin. - -

La SNCF a prévenu. Il n'y aura "aucune négociation" sur un hypothétique paiement des jours de grève aux cheminots. Certains s'apprêtent à perdre jusqu'à 30% de leur salaire.

De "300 à 1.000 euros", le manque à gagner pour les cheminots grévistes est important et peut aller jusqu'à presque un tiers de leur salaire. Par la voix de Guillaume Pepy, son patron, la SNCF a prévenu "qu'aucune négociation ne sera possible " pour discuter d'un éventuel paiement des jours chômés en raison du mouvement de contestation contre la réforme ferroviaire.

Le manque à gagner, très important pour les cheminots, sera ventilé entre les mois de juin et de juillet. Ainsi, la SNCF précisait au Figaro que les 7 premiers jours de grève seront retirés de la paie de juin et les suivants, soit à partir du 17 juin, amputés sur celle de juillet.

Une fermeté qui tranche avec le passé

Pour les grévistes l'annonce de non-paiement des jours de grève constitue un moyen de pression que la direction utilise pour les obliger à rendre les armes. "La direction a clairement signifié aux grévistes qu'elle allait taper fort", s'agace un responsable CGT Cheminots à Toulouse, ou le mouvement est désormais suspendu.

Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail, explique pourtant que "dans le service public, il est arrivé assez fréquemment que dans les relevés de conclusions de fin de conflit les directions acceptent de payer tout ou partie des jours de grève". Avant d'immédiatement ajouter: "c'est une époque révolue".

Il est vrai que la direction de la SNCF peut opposer aux grévistes le coût de la grève, soit 153 millions d'euros pour les neuf jours déjà écoulés. C'est "un tiers de notre résultat de l'année dernière, c'est énorme", a commenté Guillaume Pepy.

Certains syndicats possèdent de réserves pour pallier les pertes de salaires des grévistes. Mais les indemnités journalières proposées, ici 19 euros, sont faibles. Ironie du sort, ce dispositif n'est prévu que par la seule CFDT qui, elle, n'a pas appelé à la grève.

David Namias et Kelly Laffin