"Journée morte" dans la justice: magistrats et avocats en grève contre la réforme

Des avocats et magistrats se couchent au sol en signe de protestation, le 30 mars 2018, au TGI de Nanterre. - Bertrand Guay - AFP
Audiences renvoyées et rassemblements dans les juridictions: les principaux syndicats de magistrats, les greffiers et les avocats sont mobilisés ce vendredi à travers la France pour une nouvelle journée "justice morte" contre la réforme de la justice.
Réforme de la procédure pénale, de la procédure civile, numérisation de la justice, réforme des peines et de l'organisation territoriale: le projet de loi de programmation de la justice, qui devrait être examiné en Conseil des ministres le 18 avril, pourrait être soumis avant l'été au Parlement.
"Mort de la justice"
Ce projet annonce "sans surprise la mort de la justice, au terme d'une longue maladie", dénoncent dans un communiqué l'Union syndicale des magistrats (USM), le Syndicat de la magistrature (SM), le Syndicat des avocats de France (SAF) ainsi que la CGT Chancelleries et services judiciaires et d'autres syndicats.
La plupart des rassemblements devaient avoir lieu en milieu de journée ce vendredi. Les organisations mobilisées ont dressé une liste de leurs principaux griefs contre cette réforme: "Suppression des 307 tribunaux d'instance et de la fonction spécialisée de juge d'instance, organisation judiciaire illisible et éloignée du citoyen, déshumanisation de la justice, privatisation du contentieux civil".
Une nouvelle mobilisation le 11 avril
Ils dénoncent aussi une "régression des droits de la défense, (un) recul du contrôle de la justice sur les atteintes aux libertés publiques, (une) suppression larvée du juge d'instruction et du juge de l'application des peines, (une) réduction de la collégialité".
"Le projet du gouvernement a le mérite de la cohérence: racler, réduire, supprimer, sacrifier tout ce qui peut l'être, au détriment de la qualité, pour que les jugements - ou leurs ersatz - sortent le plus vite possible, à moindre coût et que les personnels ne soient plus que des pions à déplacer", critiquent-ils.