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Grève des enseignants: 5 conseils pour télétravailler et garder vos enfants sereinement

Une femme en télétravail, le 14 mai 2020 à Vertou, près de Nantes (photo d'illustration)

Une femme en télétravail, le 14 mai 2020 à Vertou, près de Nantes (photo d'illustration) - Loic VENANCE © 2019 AFP

Alors que de nombreuses écoles seront fermées ce jeudi, deux spécialistes livrent leurs conseils aux parents pour conjuguer télétravail et garde des enfants, avec sérénité.

Alors que 75% des enseignants du premier degré devraient être en grève ce jeudi, entraînant la fermeture de la moitié des écoles, pour de nombreux parents cela signifie garder les enfants à la maison. Et donc, pour ceux qui le peuvent, télétravailler en même temps. Comment faire en sorte que cette journée se passe au mieux, entre mails professionnels, visioconférences, appels téléphoniques de ses supérieurs et cris des enfants?

· Demander de l'aide

C'est le premier conseil du psychologue et psychanalyste Gérard Pavy: ne pas hésiter à appeler à la rescousse grands-parents, famille, ami ou toute personne de confiance qui pourrait s'occuper, ne serait-ce que quelques heures, des enfants.

"Un pré-adolescent ou un adolescent pourra s'occuper tout seul, il a ses devoirs, ses jeux, ses copains. Mais c'est moins le cas pour un jeune enfant, précise-t-il à BFMTV.com. C'est pour cela que le coup de main d'une personne extérieure, même si ce n'est pas toute la journée, peut sensiblement aider."

Laura Gélin, psychanalyste et psychothérapeute, évoque la solidarité entre différentes familles qui se sont organisées ce jeudi pour partager la garde des enfants, l'une le matin, l'autre l'après-midi.

"On peut imaginer un système D avec des voisins, des parents d'élèves, selon ceux qui ont une charge de travail plus ou moins lourde, la possibilité ou non d'aménager leur temps de travail et des employeurs plus ou moins compréhensifs", fait-elle valoir.

· Alléger sa journée

Deuxième conseil du psychologue et psychanalyste Gérard Pavy: si la journée de travail devait s'annoncer chargée, tenter de l'adoucir au maximum. "On peut essayer de discuter avec son employeur ou son manager pour s'organiser autrement et décaler la grosse réunion ou les questions à fort enjeu au lendemain, poursuit-il. Toute marge de manœuvre est bonne à prendre pour ne pas se retrouver coincé."

Laura Gélin, psychanalyste et psychothérapeute, formule la même recommandation: "renoncer à essayer de trop bien faire". Au risque de se mettre en échec.

"En télétravaillant tout en gardant les enfants, il est évident qu'on n'aura pas la même performance qu'en étant au bureau dans des conditions optimales."

· Accepter de travailler moins

Dans la même veine, surtout si le ou les enfants sont jeunes, Gérard Pavy recommande de privilégier les tâches courtes qui ne nécessitent pas des heures de concentration et qui permettent des allers-retours entre le travail et les jeux des enfants.

"Un enfant en bas âge peut s'occuper seul mais il se lasse vite", met en garde ce psychologue et psychanalyste. "Il bouge, il a faim, il s'ennuie et reste rarement longtemps à la même place."

L'une des solutions selon lui pour faire face à ce type de situation: préparer plusieurs activités qui plaisent aux enfants pour pouvoir télétravailler tout en étant en mesure de décrocher en cas de besoin.

Laura Gélin se veut quant à elle pragmatique: il vaut mieux, selon elle, travailler efficacement deux heures qu'imaginer pouvoir tout faire comme d'habitude, "ce sera forcément moins bien". Et pour cette psychanalyste et psychothérapeute, il est également impératif de renoncer à vouloir remplacer l'école.

"C'est important d'accepter la réalité. Vouloir palier à tout ne peut qu'ajouter de la frustration et de la tension. Et ça, les enfants le ressentent. Donc on fait ce qu'on peut et on les occupe de manière à garder une atmosphère sereine. On oublie l'école pour une journée."

· Lâcher du lest

Si ce jeudi, le menu du déjeuner n'est pas équilibré, que la vaisselle du petit-déjeuner n'est pas faite avant le lendemain et que les enfants restent en pyjama toute la journée, ce n'est pas grave, relativise Gérard Pavy.

"La priorité est de se décharger de tout stress supplémentaire, insiste-t-il. Donc, si exceptionnellement, on se fait livrer une pizza, que la maison est en désordre et que les enfants regardent un peu plus que d'habitude la télévision, ce n'est pas grave. Ça ne va pas les abrutir pour autant."

Un "laisser-aller" et des "entorses au règlement" ponctuels qui vont permettre de faire baisser la pression et maintenir une ambiance sereine à la maison. "On n'en sera pas pour autant un mauvais père ou une mauvaise mère", ajoute Gérard Pavy. Laura Gélin, psychanalyste et psychothérapeute, partage le même point de vue. "Il faut lâcher prise et surtout arrêter de culpabiliser. Ce n'est qu'une journée."

· Privilégier la sérénité

C'est le point crucial selon ces deux psychologues: éviter à tout prix les tensions et crispations. "Avec les deux parents qui télétravaillent, parfois dans des conditions difficiles, et les enfants qui font irruption de manière non voulue, la tension peut vite monter", remarque Gérard Pavy.

Pour ce dernier, il faudra ce jeudi aller au plus simple et à l'essentiel et faire fi des tracas du quotidien. Mêmes presciptions pour Laura Gélin.

"Le plus important c'est de garder une bonne atmosphère et de la bonne humeur à la maison. Pour cela, on accepte ce qui ne dépend pas de nous et pour le reste, on fait ce qu'on peut."
https://twitter.com/chussonnois Céline Hussonnois-Alaya Journaliste BFMTV