Grève: actions coup de poing de devant le siège de la RATP et dans la gare de Lyon
Tandis que la prochaine journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites devra attendre le 9 janvier, deux actions syndicales ont prolongé ce lundi l'opposition au projet gouvernemental. Plusieurs centaines de manifestants, encartés à la CGT, FO, Solidaires ou encore à la FSU, se sont rassemblés en milieu de matinée devant le siège de la RATP, dans le quartier parisien de Bercy.
Des fumigènes dans les couloirs du métro
Des prises de paroles ont ponctué ce rendez-vous, appelant à poursuivre le mouvement durant ces vacances de Noël. Des tracts ont été distribués, plaidant pour la conduite de ce type d'actions dans les jours à venir. Certains grévistes ont tenté de gagner une passerelle située en face du siège de la RATP. Selon nos informations, ce rassemblement n'avait pas été déclaré mais un dispositif policier avait tout de même été prévu.
En marge de ce rassemblement pacifique, des manifestants sont ensuite descendus dans les couloirs du métro de la gare de Lyon, située non loin de là. L'endroit a la particularité d'être sur le trajet des deux lignes automatisées de la capitale: les lignes 1 et 14. Là, certains individus ont craqué des fumigènes dans ces corridors. L'initiative a entraîné l'arrêt des escalators et la fermeture de certains accès à la ligne 1. Les voyageurs ont cependant pu commencer à revenir au bout de quelques minutes. D'après des éléments recueillis auprès de sources policières, la circulation a déjà repris sur la ligne 1.
Au-dehors, les forces se sont positionnées de manière à empêcher que les manifestants ne pénètrent dans une brasserie ou que l'événement gêne la circulation.
"On fait passer ceux qui résistent pour des radicaux"
En début d'après-midi, Fabien Villedieu, du syndicat Sud-Rail, a indiqué le sens de cette démarche sur notre antenne:
"Il y avait un rassemblement important des salariés grévistes de la RATP et des cheminots. On a fait une assemblée générale et on a voté une reconduction de la grève jusqu’à demain, ce qui montre une certaine forme de détermination. Après, effectivement, on veut se tourner vers tout le monde, vers les voyageurs qui sont dans les gares, discuter avec eux et je peux vous dire qu’ils nous soutiennent. C’était le but. On s’est fait tout de suite ‘nasser’, voire gazer donc on est bloqué sur le parvis de la gare de Lyon."
Alors qu'on évoquait des fumigènes, il a fait valoir: "Depuis que le monde est monde, il y a des torches de cheminots à chaque manifestation. Si c’est anormal de voir des cheminots qui brûlent des torches lorsqu’ils manifestent… ce sera toujours le cas. C’est juste pour faire un peu de visibilité. On n’est pas des casseurs même si je sais qu’on essaye de nous faire passer pour des casseurs. Si je suis irresponsable, il faut arrêter de me laisser conduire des trains !"
Fabien Villedieu a estimé que le tableau fait de grévistes était parfois trop sombre: "Tous ceux qui résistent aujourd’hui, on les fait passer pour des moins que rien, des radicaux, voire des délinquants, ça devient insupportable." Il a affirmé que la lutte syndicale pouvait s'appuyait sur le soutien de la population: "Les caisses de grève qui se mettent en place sont en train d’exploser !"