Gilets jaunes: des lycéens profitent de la grogne et bloquent des établissements scolaires

Plusieurs véhicules ont été incendiés devant un lycée de Saint-Ouen. - BFM Paris
A la veille de la troisième mobilisation nationale des gilets jaunes, de nombreux lycéens, à l'appel de l'Union nationale lycéenne (UNL), ont emboîté le pas aux manifestants et ont décidé de montrer leur mécontentement. Ce vendredi matin, selon des chiffres de BFMTV, une trentaine de lycées ont été perturbés par différentes actions: blocages, tentatives de blocages ou rassemblements.
Si le contexte social tendu est propice aux rassemblements, les revendications des étudiants sont diverses. Contacté par BFMTV, Nathan Le Potier, secrétaire général de l'UNL-SD, confirme bien un soutien aux gilets jaunes, sur fond de revendications étudiantes. "Il faut bien faire le distinguo, nous nous battons aussi pour la suppression de Parcoursup par exemple."
"On a énormément de choses en commun. On sent le même ras-le-bol dans les lycées que chez les gens dans la rue" souligne quant à lui Louis Boyard, président du syndicat, dans les colonnes du Parisien.
Situation tendue en Île-de-France
Ce vendredi, le département des Hauts-de-Seine a été fortement touché par les blocages. C'est à Colombes, au lycée Guy-de-Maupassant que la situation a été la plus tendue. Aux alentours de 7 heures du matin, plusieurs poubelles ont été incendiées et certains adolescents ont tenté de mettre en place un barrage filtrant, vite empêchés par l'intervention des policiers reçus par une pluie de projectiles.
"Les gilets jaunes et nous souffrons du même manque de considération On habite dans des quartiers défavorisés, on est en ZEP alors on doit en faire plus que les autres. Dès le départ, on est pénalisés" souligne une lycéenne, interrogée par le quotidien francilien.
Dans d'autres communes du département, notamment Nanterre, Rueil-Malmaison et Villeneuve-le-Garenne, des blocages temporaires ont également été notés.
De nombreuses villes de province touchées
Le mécontentement et les blocages ne se sont pas circonscrits à la région parisienne. Dans la matinée, de nombreux médias locaux faisaient état de rassemblements, plus ou moins encadrés par les policiers et les CRS. France Bleu signale par exemple que les cours du plus grand lycée de Bretagne, qui compte 3.000 élèves, ont été interrompus pour la journée par 45 jeunes individus.
De son côté, La Provence fait état de plusieurs manifestations dans les Bouches-du-Rhône. Des lycéens se sont réunis devant les grilles d'établissements de Marseille, Martigues et d'autres commune pour souligner leur mécontentement. Plusieurs feux de poubelles et de palettes ont également été allumés en pleine rue et sur différents rond-points de la commune de Manosque.
A la Seyne-sur-Mer, Var-Matin rapporte que plusieurs dizaines d'élèves ont été chargés par les CRS après avoir allumé plusieurs incendies à même la rue.
A BFMTV, l'UNL a confirmé que d'ici la fin du mois de décembre, un appel à la journée de mobilisation nationale sera lancé.