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Gaz lacrymogènes, jets de pierres... Tensions entre manifestants et forces de l'ordre à la "Turboteuf" contre l'A69

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De légers incidents ont éclaté en fin d'après-midi, ce samedi, sur les lieux du rassemblement nommé "Turboteuf", organisé contre le chantier de l'A69. Des pierres ont été lancées sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.

Des manifestants anti-A69, rassemblés dans le parc d'un château, ont commencé ce samedi 5 juillet dans l'après-midi, à défiler à l'extérieur vers le chantier de l'autoroute contestée. "Environ 1 000 participants étaient rassemblés sur le site du château de Scopont", indique la préfecture du Tarn à BFMTV.

Avec des troncs d'arbres, des palettes et des branches, certains ont commencé par occuper la RN26, que les autorités avaient préalablement coupée à la circulation, en scandant "no macadam" et en dansant la farandole.

Des affrontements légers

"À 17h00, 600 manifestants masqués, cagoulés et en possession d’armes par destination ont érigé des barricades", précise la préfecture.

Ils ont ensuite lancé des pierres sur les forces de l'ordre, qui ont répondu par le tir de grenades lacrymogènes vers 17h30.

Cependant, le calme est rapidement revenu, comme l'ont constaté des journalistes de BFMTV vers 18h. Les gendarmes restent à bonne distance et observent la situation. De leurs côtés, les manifestants chantent, dansent ou discutent.

"La situation est stabilisée, mais le dispositif demeure pleinement actif pour empêcher toute nouvelle tentative de regroupement violent et assurer la sécurité des biens et des personnes", assure la préfecture du Tarn à BFMTV.

Emmanuel Macron dit son soutien aux forces de l'ordre

Selon la préfecture, 257 armes et objets pouvant constituer des armes par destination ont été saisis par les forces de l'ordre. Dont certains en amont de l'événement comme des boules de pétanque, des catapultes artisanales, des marteaux ou encore des haches.

Le président de la République Emmanuel Macron a fait part de son "soutien" aux forces de l'ordre mobilisées dans un tweet, rappelant que "force doit rester à la loi".

La préfecture a interdit la "Turboteuf"

Un millier de membres de collectifs écologistes contre l'autoroute A69 se sont réunis vendredi soir dans une ambiance bon enfant devant un château à Maurens-Scopont (Tarn) pour dire "non à l'A69 et à son monde".

Faute de déclaration par ses organisateurs et en raison des heurts survenus lors de précédents événements, la préfecture du Tarn a émis un arrêté d'interdiction de la "Turboteuf" et appelé "la population à ne pas se joindre à ce rassemblement illégal, qui met en danger ses participants et les exposent à des poursuites pénales".

Les organisateurs ont maintenu l'événement mettant en avant qu'il se déroulait sur un terrain privé dont le propriétaire, Bernard d'Ingrando, a indiqué à l'AFP avoir donné son accord, "à condition qu'il n'y ait pas de débordements".

Opposants et soutiens au projet s'affrontent depuis 2023

Depuis le printemps 2023, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d'arbres au coeur de Zones à défendre (ZAD). Mais c'est sur le terrain juridique que les opposants ont réussi à stopper les pelles mécaniques.

Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu'il n'y avait pas de raison impérative d'intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l'environnement.

Cette décision, saluée comme une victoire par les opposants, a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d'un côté devant la justice administrative, de l'autre, par le biais d'une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier.

Parallèlement, avant l'examen du dossier au fond prévu à la fin de l'année, la cour administrative d'appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.

BFMTV avec AFP