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Fausse alerte terroriste à Paris: une facture en dizaines de milliers d'euros

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- - Matthieu Alexandre - AFP

La fausse alerte qui a mobilisé samedi des dizaines de policiers de plusieurs brigades à Paris va coûter cher à l'Etat. Et à ses auteurs, dont le profil commence à se préciser.

Un coup de fil malveillant, une facture de plusieurs dizaines de milliers d'euros. Le 17 septembre, panique dans le centre de Paris: plusieurs paroissiens seraient retenus en otage dans une église du quartier des Halles. Des dizaines de policiers sont dépêchés sur place, la BRI s'équipe et occupe la rue, un hélicoptère de la sécurité civile survole la capitale... pour rien. A l'origine de la mobilisation, un canular téléphonique mené par des adolescents en mal de sensations fortes

Combien ça coûte?

Si l'Etat n'a pas encore chiffré exactement le coût de l'opération menée samedi, il est certain qu'il s'élèvera à plusieurs milliers d'euros, voire plus. Selon Luc Poignant, représentant du syndicat SGP Police FO, la facture pourrait être beaucoup plus salée.

"Ca a un coût de plusieurs dizaines de milliers d'euros. Rien que le fait de faire décoller un hélicoptère et survoler Paris, ça coûte très très cher. Ca coûte également en termes d'hommes, parce qu'on est déplacé sur un théâtre d'opérations purement imaginaire, alors qu'au même moment il pourrait se passer quelque chose de sérieux et on ne pourrait pas répondre parce qu'on est mobilisé sur une soi-disant prise d'otages" explique Luc Poignant au micro de BFMTV.

A titre de comparaison, une fausse alerte à la bombe avait mobilisé la police suisse pendant de longues heures le 26 juillet dernier, à l'aéroport de Genève. A l'origine de l'alerte, une citoyenne française qui voulait faire un canular à son mari infidèle. La note est lourde: elle devra rembourser les 82.300 euros dépensés par la police suisse pour répondre à son "appel de détresse". 

Le contribuable ne paiera pas

Comme en Suisse dans cette affaire, l'Etat français, après la fausse alerte terroriste de samedi dernier, s'est constitué partie civile et ne devrait pas débourser un centime pour rembourser le coût de cette opération. Alors que le ministre de l'Intérieur avait annoncé que le contribuable ne serait pas mis à contribution, le coût de la fausse alerte devrait donc reposer entièrement sur les auteurs du canular. 

Les responsables de cette fausse alerte risquent jusqu'à deux ans de prison et 30.000 euros d'amende pour "dénonciation de crimes imaginaires", et jusqu'à six mois de prison et 7.500 euros d'amendes pour "dénonciation mensongère ayant entraîné des recherches inutiles". A ces sommes s'ajoute le coût de l'opération menée samedi, et celui des éventuelles recherches effectuées pour retrouver les coupables. Des coupables qui, s'il est confirmé qu'ils sont tous mineurs, devront présenter la note... à leurs parents.

P.A.