Fausse alerte à Paris: qui est "Tylers Swatting", l'adolescent de 16 ans arrêté dans la Marne

"J'ai fait le pire SWATT, j'ai fait déplacé [sic] des hélico, le gouvernement, 50 voiture de flics", écrivait-il, ravi, samedi. Dylan, 16 ans, connu sous le pseudonyme de "Tylers Swatting", a été interpellé lundi en début d'après-midi dans le cadre de l'enquête sur la fausse alerte déclenchée samedi à Paris. Avec un autre adolescent, il est soupçonné d'avoir piraté le numéro de l'église Saint-Leu pour passer un appel à la police pour signaler une prise d'otages imaginaire.
Peu d'éléments ont été communiqués sur le profil du jeune homme hormis son parcours scolaire chaotique. Après avoir fréquenté plusieurs établissements de la ville de Vitry-le-François, dans la Marne, où il résidait, il était scolarisé depuis la rentrée en classe de Seconde professionnelle au lycée François-Ier. "C’est un élève ordinaire qui n’a visiblement jamais réellement fait parler de lui", détaille Jean-Pierre Bouquet, le maire de la ville.
Et de poursuivre: "Il sort de troisième, on est en seconde au lycée, il a acquis des compétences transversales, mais sur le plan de la citoyenneté il a beaucoup à apprendre."
Ligne de l'église piratée
Dylan a été arrêté, en douceur, par les forces de l'ordre lundi en début d'après-midi, après avoir été convoqué par l'équipe pédagogique, dans son lycée Vitry-le-François, à un peu plus de 180 kilomètres de la capitale. Ce qu'il avait révélé à BFMTV ainsi qu'à plusieurs médias la veille et assurait être serein. Selon lui, les policiers ne pouvaient pas remonter jusqu'à lui. Et pourtant, les traces qu'il a laissé sont nombreuses.
Surtout que les enquêteurs le soupçonnent d'être à l'origine d'autres appels malveillants depuis le début du mois. Selon des amis que RMC a pu contacter, celui qui encourt désormais jusqu'à deux ans de prison pour "dénonciation de crimes imaginaires" aurait provoqué l'intervention des forces de l'ordre dans des grands magasins mais également dans plusieurs lycées à Draveil, dans l'Essonne, à Nancy ou encore à Gujan-Mestras, en Gironde.
Pour mettre en place le "Swatting" de samedi, inspiré des appels signalant de faux incidents pour faire déplacer le Swat, l'unité d'intervention d'élite aux Etats-Unis, les deux adolescents ont piraté la ligne téléphonique de l'église. Ainsi quand police-secours a reçu l'appel de détresse du faux père Mathis c'est bien le numéro de la paroisse qui s'est affiché.
Appel à "la résistance"
"On a simulé une prise d'otages dans l'église, a raconté à BFMTV l'un des deux hackers, a raconté dimanche le jeune homme à plusieurs médias. Dix personnes de type maghrébin avec des ceintures explosives et des armes." Une panique générale s'était alors déclenchée samedi dans les rues du Ier arrondissement de Paris. Pour quelle raison? "Faire le buzz", confiait fièrement le hacker.
Son but atteint, dimanche, Dylan semblait prendre peur quand plusieurs éléments de portrait ont commencé à être rendu public. Selon Le Parisien, rapidement Tylers Swatting n'existait plus sur Facebook. Avant cela, il a laissé un communiqué d'adieu au message militant appelant à "la résistance". Cinq autres adolescents disent avoir assisté à l'appel de samedi.
Agés de 11 à 14 ans, selon leurs dires, l'un prétend avoir été présent par hasard, un autre affirme chercher la "reconnaissance" de ce petit milieu de hackers. Le complice présumé de Dylan, "Zakhaev Yamaha" qui se désolidarise désormais de ce projet, le charge alors, explique le quotidien. "Je n'ai jamais participé a ce swatting. Tylers m’a forcé à faire des interviews parce qu'il n’assumait pas."