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Explosions sur le site de Berre-l’Etang: un 3e dispositif de mise à feu découvert

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Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a  indiqué que le double incendie qui a touché un site pétrochimique mardi dans les Bouches-du-Rhône, à Berre-l'Etang, serait "un acte criminel". Quelques heures plus tard, le parquet d'Aix-en-Provence a apporté de nouvelles précisions. Le point sur l'enquête.

L'enquête a basculé en quelques heures. Après la double explosion survenue mardi sur un site sensible dans les Bouches-du-Rhône, à Berre-l'Etang, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a affirmé ce mercredi à l'Assemblée nationale que ces faits relèvent d'un "acte criminel, dont la motivation n'a pas été établie". Des propos confirmés quelques heures plus tard par le parquet d'Aix-en-Provence, qui a livré de nouvelles précisions.

Les départs de feu ont eu lieu simultanément en pleine nuit dans deux cuves remplies de produits chimiques, pourtant éloignées l'une de l'autre de quelque 500 mètres. Autre fait troublant, des trous ont été repérés dans le grillage de ce site pétrochimique appartenant à l'entreprise américaine LyondellBasell, et pourtant classé Seveso. Selon les informations de BFMTV, ces trous ont été faits en profondeur, sous terre, et pourraient être le fait d'animaux, mais les enquêteurs n'ont encore aucune certitude pour le moment.

Une troisième cuve était visée 

"Un dispositif de mise à feu retrouvé sur une troisième cuve", a ainsi précisé la procureure d'Aix-en-Provence, Dominique Moyal. S'appuyant sur de nouveaux témoignages ainsi que sur des bandes de vidéosurveillance, le parquet a également précisé que les deux explosions ont eu lieu de manière simultanée. Le dispositif, "de même nature" que celui retrouvé à proximité d'une des deux cuves incendiées mardi après les explosions "a produit quelques dommages sur le couvercle, mais n'a pas provoqué l'étincelle et l'incendie qui étaient sans doute attendus", a encore précisé la procureure.

Les enquêteurs essaient encore de récupérer "en toute sécurité" ce dispositif, toujours situé sur la cuve contenant des produits inflammables, a-t-elle ajouté.

S'agit-il d'un acte terroriste? "Aucune revendication" n'a été faite en ce sens, mais la piste est toujours à l'étude, a-t-il également été précisé.

Possible lien avec le site militaire cambriolé?

Selon une source proche du dossier, près de soixante personnes se trouvaient dans l'entreprise au moment des explosions, qui n'ont fait aucun blessé.

Interrogé mardi sur un possible lien avec le vol de très nombreux explosifs la semaine dernière sur un site de stockage militaire, à Miramas, à une trentaine de kilomètres, Jean-Marc Sénateur, sous-préfet d'Istres, a reconnu que les enquêteurs allaient "se poser la question" mais qu'il était trop tôt pour établir un rapprochement entre les deux affaires.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a toutefois décidé immédiatement de prendre des mesures de renforcement de la vigilance autour des sites industriels dits sensibles en France, notamment pour les 1.171 zones classées Seveso. Dans cette note que s'est procurée Le Parisien, le ministre réclame également une inspection très minutieuse des installations.

Alexandra Gonzalez & Jé. M.