En 2014, l'émigration des juifs de France vers Israël a doublé

La communauté juive de France est la troisième du monde, derrière Israël et les Etats-Unis. - Romain Lafabregue - AFP
Les juifs sont de plus en plus nombreux à quitter la France. En 2014, 7.000 juifs de France ont émigré vers Israël, soit plus du double de l'année précédente où 3.293 ressortissants avaient rejoint l'Etat juif, a annoncé jeudi l'Agence juive pour Israël. "Pour la première fois depuis 70 ans, la France est devenue un pays d'émigration juive", expliquait Joël Mergui président du Consistoire central israélite, à France 24 en décembre.
En 2014, les juifs de France représentent le plus important contingent mondial de l'Alyah, terme hébreu qui désigne l'émigration vers Israël. Pour la deuxième année consécutive, ils ont été plus nombreux que les juifs originaires des Etats-Unis (3.870) et ont devancé pour la première fois les "olim", les immigrants juifs venant de Russie (4.830).
Une émigration religieuse et pour fuir les actes antisémites
L'Agence juive estime que ce flux devrait se poursuivre en 2015, et prévoit l'arrivée de 10.000 nouveaux immigrants de France. Au total, 26.500 juifs, un nombre record depuis dix ans, ont gagné Israël en 2014, 32% de plus qu'en 2013. Plus de la moitié d'entre eux ont moins de 35 ans. Avec 500.000 à 600.000 membres, la communauté juive de France est la première d'Europe et la troisième au monde, derrière Israël et les Etats-Unis.
La décision de rejoindre Israël est prise pour certains par conviction religieuse. Mais ces départs seraient aussi attribués à la hausse des violences antisémites en France. "J'avais sans arrêt des remarques provocatrices, des remarques antisémites", raconte Audrey sur BFMTV. Avec son mari et ses quatre enfants, cette enseignante toulousaine s'est installée à 30 kilomètres de Tel-Aviv.
Lutte contre le racisme et l'antisémitisme, cause nationale
Selon le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), entre janvier et juillet 2014 le nombre d'actes antisémites a augmenté de 91%, par rapport à 2013. Freddo Pacher, responsable de l'intégration des Français fait face à de plus en plus de demandes. "Je pensais qu'il allait y avoir une vague, mais pas autant de familles. Ca ne m'étonne pas vu les événements en France", regrette-t-il.
En 2014, plusieurs actes ont marqué l'opinion, les polémiques autour de Dieudonné ou encore l'agression d'un jeune couple à Créteil. Une attaque qui a conduit le gouvernement à ériger la lutte contre le racisme et l'antisémitisme en "cause nationale". Dans ses voeux aux Français jeudi, François Hollande l'a de nouveau rappelé.