Emmanuel Macron assure que les orphelins de jihadistes français seront rapatriés de Syrie

Des orphelins de différentes nationalités, dont deux Français, dans le camp syrien d'Al-Hol le 25 janvier 2020. - DELIL SOULEIMAN / AFP
Interpellé par un auditeur de France Info ce vendredi sur la situation des orphelins de jihadistes français bloqués en Syrie, Emmanuel Macron a assuré que ces derniers allaient être rapatriés dans un futur proche, sans dévoiler de calendrier précis.
Seulement 35 enfants rapatriés depuis 2019
"Il y a des enfants et des adolescents qui depuis quelques mois sont dans une situation nouvelle. Ces opérations se feront", a dans un premier temps déclaré le président de la République, candidat à sa réélection.
"Un enfant, ou un adolescent qui n'a plus ses parents, n'a pas vocation à rester là-bas?", l'a alors . "Voilà, c'est une très bonne façon de le formuler. C'est exactement comme ça qu'il faut le dire", a abondé le chef de l'État.
Cette déclaration indique donc que l'État français a décidé de reprendre le rapatriement de ses orphelins bloqués dans des camps syriens, alors que ces opérations étaient au point mort depuis janvier 2021. Si bien qu'en février 2022, le comité des droits de l'enfant des Nations unies avait estimé que la France violait ses obligations relatives à la Convention internationale des droits de l'enfant, dont elle est signataire depuis 1990.
Ce qui n'a pas empêché Emmanuel Macron de défendre ce vendredi le bilan français en la matière.
"La France a d'ores et déjà rapatrié beaucoup d'enfants et de mineurs qui n'avaient plus de parents depuis maintenant trois ans, et nous avons ensuite fait beaucoup d'opérations pour certains de nos partenaires européens", a défendu le président de la République.
Les enfants français qui se trouvent encore sur place vivent principalement dans les camps de Roj, où s'était rendue une équipe de BFMTV en fin d'année dernière, et aussi dans ceux d'Al-Hol et d'Aïn Issa, tous sous contrôle des forces kurdes syriennes.
Toujours pas de retour pour les mères
Sur la situation des enfants français possédant encore au moins un parent, Emmanuel Macron a indiqué: "La règle qu'on a toujours eue, c'est que quand il y avait des parents qui refusaient, ou quand il y avait des fratries à séparer, on ne menait pas ces opérations".
La France refuse en effet toujours de rapatrier les mères françaises, et ne leur propose de ramener leur enfant dans l'Hexagone que si elles acceptent de s'en séparer.
Interrogé sur BFMTV-RMC en mars 2019, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian indiquait: "Nous avons rapatrié cinq orphelins français dans des conditions difficiles. Il est possible qu'il y en ait d'autres. Les enfants qui sont avec leur mère, on peut regarder au cas par cas. Mais il ne faut pas se faire manipuler. Les mères de ces enfants, ce sont des militantes du jihadisme. Quand elles sont arrivées en Syrie, en 2015, ce n'était pas pour faire du tourisme".
Au sujet des futures opérations à venir relatives aux orphelins français, le président n'a pas souhaité donner de calendrier précis ce vendredi.
"La France va agir sur les cas que vous (l'auditeur de France info, ndlr) avez entendus, mais je ne donnerai pas de détails sur ce sujet, qui n'est pas contingent à la campagne. Et également car je veux que les conditions de sécurité de ces opérations soient parfaites", a conclu le chef de l'État.