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Émeutes: Fabien Roussel et La France insoumise se déchirent sur le discours à tenir

Fabien Roussel à l'Assemblée nationale, le 7 juin 2023.

Fabien Roussel à l'Assemblée nationale, le 7 juin 2023. - AFP

Le secrétaire national du Parti communiste se "désolidarise totalement" des propos de Jean-Luc Mélenchon, qui a refusé d'appeler au calme après la mort de Nahel.

Les fractures se creusent au sein de la Nupes. Invité de France 2 ce mardi matin, le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel s'en est pris - une nouvelle fois - au leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qu'il accuse d'avoir "légitimé" les violences urbaines qui ont suivi la mort de Nahel.

"Je me désolidarise totalement des propos de Jean-Luc Mélenchon et de certains de ses députés qui ont refusé d’appeler au calme", a déclaré le député communiste.

Une déclaration qui a ulcéré les responsables de LFI. "On a bien compris que ton rôle était de te 'désolidariser' de Jean-Luc Mélenchon quoi qu’il en coûte, même un second tour de présidentielle, mais là ça confine au ridicule, non ?", a réagi sur Twitter le député LFI Adrien Quatennens.

"Que vaut la 'solidarité' d’un responsable politique qui choisissait d’exprimer la sienne pour le syndicat d’extrême droite Alliance à l’occasion d’un rassemblement anti-justice organisé devant l’Assemblée nationale il y a un an?", questionne de son côté le député LFI Paul Vannier.

Jean-Luc Mélenchon refuse d'appeler au calme

Depuis la mort de Nahel à Nanterre, Jean-Luc Mélenchon est la cible du camp présidentiel, de la droite et de l'extrême droite, qui lui reprochent de ne pas condamner suffisamment fermement les violences. "Les chiens de garde nous ordonnent d'appeler au calme. Nous appelons à la justice", avait tweeté le dirigeant Insoumis au lendemain de la mort du jeune Nahel.

"La question pour un homme politique n'est pas d'appeler au calme", a-t-il insisté sur LCI, ce dimanche.

Deux jours plus tôt, dans un message adressé aux jeunes, Jean-Luc Mélenchon avait semblé établir une hiérarchie entre les différentes dégradations en appelant à "ne pas toucher aux écoles". "Jamais les Insoumis n'ont été pour la violence" avait-il toutefois souligné.

Les récentes prises de position de l'ancien candidat à la présidentielle ont dérangé ses propres alliés socialistes, communistes et écologistes qui ont eux rapidement lancé des appels au calme après le début des émeutes.

Le secrétaire général du Parti socialiste, Olivier Faure, a concédé samedi être "en profond désaccord" avec son allié insoumis. Invité aux journées d'été du courant minoritaire du PS "Debout les socialistes", farouchement opposé à l'alliance de gauche Nupes et à LFI, le dirigeant socialiste a malgré tout défendu ses liens avec les Insoumis. "Je suis à la fois vraiment favorable à une démarche unitaire au sein de la Nupes, mais ça ne m'oblige pas à être aligné", a-t-il justifié.

Les débats autour des émeutes semblent en revanche confirmer une rupture entre Fabien Roussel et la Nupes, alliance qu'il avait jugé "dépassée" avril dernier. Sur BFMTV-RMC, le secrétaire national du Parti communiste avait également confié n'avoir "plus de rapport" avec Jean-Luc Mélenchon. Après une réunion avec les dirigeants de la Nupes en mai dernier, il avait toutefois indiqué ne pas vouloir quitter l'alliance, mais plutôt l'"élargir".

François Blanchard