Unef: 33 universités accusées de sélectionner illégalement leurs étudiants

La sélection des bacheliers pour l'accès aux premiers cycles universitaires est prohibée par la loi. Pourtant, selon l'Unef, 33 universités la pratiquent. - -
Bis repetita. Après avoir épinglé les pratiques illégales de 27 universités l'an passé, l'Unef accuse mercredi 33 universités de pratiquer une sélection illégale des étudiants à l'entrée. Dans son rapport annuel 2014 sur les dérives des universités, le syndicat étudiant dénonce en outre des frais d'inscription illégaux imposés par 14 universités.
Selon l'Unef, ces universités instaurent des "capacités d'accueil" afin de limiter le nombre d'inscriptions, et "n'hésitent pas à mettre en place un tirage au sort" à l'entrée de leurs formations, déplore l'Unef.
Dans les licences spécialisées, les universités affirment que des "prérequis" sont "indispensables" comme pour certains diplômes d'ingénieur ou de langue, alors qu'une université doit faire progresser l'étudiant "à partir des connaissances attestées par le baccalauréat".
Inscriptions aux universités - Rapport de l'UNEF publié par Fil_actu
Paris-5, Bordeaux-3, Avignon...
Parmi les universités épinglées figurent Paris-5 (pour sa licence en droit), l'université d'Avignon ("Info Com"), Paris-4 (Arabe), Bordeaux-3 (musicologie), Paris-7 (Sciences de la vie), etc.
La mise en place de "capacités d'accueil" est une "tendance inquiétante" en région parisienne, qui concentre le plus d'étudiants. Treize universités sur les 17 pratiquent des "capacités d'accueil" en licence. Hors Ile-de-France, 21 universités usent de cette pratique pour la rentrée 2014.
Enfin, 14 universités pratiquent des "frais d'inscriptions illégaux" pour des "soutiens pédagogiques", des "services informatiques", des "polycopiés pour le suivi des cours"...
C'est "le contenu des enseignements" qui est visé alors qu'"il devrait être compris dans les frais d'inscriptions réglementés nationalement" et qu'il relève des "missions de service public", selon William Martinet.
Hamon et Fioraso interpellés par l'Unef
Des étudiants "sont contraints de payer jusqu'à 800 euros par an en plus des frais d'inscription" réglementaires, comme à l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de Grenoble.
Le président de l'Unef, William Martinet, demande au ministre de l'Education nationale Benoît Hamon et à la secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso de "faire respecter la loi et d'assumer leurs responsabilités" ou bien alors "l'Unef déposera des recours devant les tribunaux administratifs, contre les universités ou les rectorats".