Rentrée 2017: comment assurer la sécurité des établissements scolaires

Un policier devant l'entrée d'une école marseillaise pour la rentrée 2016 - Anne-Christine Poujoulat-AFP
Alarme anti-intrusion, interphone, vidéosurveillance, policiers municipaux affectés à la surveillance des écoles ou encore tourniquets d'accès: certains établissements ont mis les bouchées doubles afin d'assurer la sécurité de leurs personnels et élèves pour cette rentrée 2017.
Grillages, clôtures, alarmes et interphones
Comme à Nice, où la sécurité a été renforcée au-delà des recommandations officielles. Au total, 110 fonctionnaires de police seront recrutés durant l'année. Nice-matin rapporte qu'une brigade de policiers municipaux a été spécialement affectée à la surveillance des écoles. Quatre collèges des Alpes-Maritimes ont par ailleurs été équipés de tourniquets d'accès "dont l'ouverture est déclenchée par une puce électronique insérée dans les carnets de correspondance des élèves", assure le quotidien régional.
Autre exemple en Dordogne, où une centaine de gendarmes titulaires et réservistes ont été mobilisés. Les écoles ont également reçu des subventions pour financer grillages, clôtures, alarmes et interphones, comme l'indique France bleu Périgord.
Selon les consignes de sécurité officielles du ministère de l'Éducation nationale, un adulte doit être présent pour accueillir les élèves, les sacs doivent être contrôlés à l'entrée des établissements et l'identité des personnes extérieures doit être vérifiée. Durant l'année scolaire, chaque école a l'obligation de réaliser trois exercices de sécurité -un avant les vacances de la Toussaint- dont un exercice "attentat intrusion". Une formation aux premiers secours et gestes qui sauvent doit également être proposée.
Faut-il autoriser les zones fumeurs?
Autant de dispositifs qui ne règlent pas un autre point litigieux de cette rentrée: la question du tabac. Dans le cadre de ces mesures de sécurité renforcée et alors que le niveau Vigipirate "sécurité renforcée-risque attentat" s'applique sur l'ensemble du territoire, les zones fumeurs pourraient faire leur retour dans l'enceinte des collèges et lycées. Après les attentats du 13 novembre 2015, les ministères de l'Éducation et de l'Intérieur avaient provisoirement toléré le tabac au sein des établissements au nom de la sécurité.
En principe, la loi Evin interdit de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif, un décret de 2006 proscrit le tabac dans tout lieu public dont les collèges et lycées, y compris dans les endroits ouverts comme les cours de récréation.
"Des zones spécifiques peuvent être aménagées"
Mais, comme l'indiquent les consignes de sécurité du ministère de l'Éducation nationale publiées sur son site au mois de juin dernier, "une attention particulière doit être portée aux abords de l'établissement, en évitant tout attroupement préjudiciable à la sécurité des élèves". Si elle n'est pas clairement évoquée, la présence de zones fumeurs semble ainsi tolérée.
"En lycée, des zones spécifiques peuvent être aménagées dans les espaces extérieurs au sein des établissements scolaires pour éviter que les élèves sortent pendant la journée", poursuit le ministère.
Une tolérance qui divise. Stéphane Loquet, directeur de l'association Les Droit des non-fumeurs, estime pour RTL que faire revenir la cigarette dans l'enceinte des établissements scolaires est intolérable.
"Il s'agit d'une renormalisation de l'acte de fumer dans le pire lieu où c'est interdit puisqu'on choisit le lieu de la jeunesse, qui est la cible prioritaire d'une industrie qui est une industrie de mort". Selon la radio, le ministère envisagerait de laisser les chefs d'établissement décider au cas par cas.
Comment assurer la sécurité des élèves sur le trottoir
Mais pour Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat d'enseignants SE-Unsa, la sécurité doit primer. Il estime par ailleurs sur BFMTV qu'il faut que le ministère précise sa position.
"C'est très compliqué pour la vie des établissements de trouver le bon moyen de protéger leurs élèves. Ça ne suffit pas de dire qu'ils ne devraient pas fumer. Dans la réalité, c'est très compliqué de programmer un regroupement d'élèves toutes les deux heures, sur le trottoir, devant l'établissement. Quand on fait ça, on n'assure pas la sécurité."