Insultes, moqueries, bousculades... Un enfant sur quatre a déjà été confronté à du harcèlement

L'association e-Enfance alerte ce mercredi 9 octobre sur les chiffres inquiétants du harcèlement dans les établissements scolaires. Selon une nouvelle étude, 24% des 6-18 ans y ont déjà été confrontés.

Des centaines de milliers d'enfants ont été victimes ces derniers mois d'insultes, moqueries et bousculades. Une étude réalisée par l'institut Audirep pour l'association e-Enfance en mai 2024 et publiée ce mercredi 9 octobre révèle que 24% des jeunes âgés entre 6 et 18 ans ont été confrontés à du harcèlement.

Un mal qui frappe dès le plus jeune âge, puisque ces situations sont vécues dès l'école primaire (27% des cas) et le collège (25%).

80% des victimes disent avoir vécu une ou des situations de harcèlement dans leur établissement scolaire (dans la cour de récréation, par exemple) et 17% dans le cadre d'une activité extra-scolaire.

29% des victimes ont "été jusqu'à penser au suicide"

L'étude pointe le rôle des réseaux sociaux et des messageries, puisque l'institut Audirep explique que 67% des enfants en école primaire y sont déjà inscrits, que ce soit sur Youtube, Whatsapp ou Snapchat. 93% des collégiens ont un compte sur ces mêmes applications et le taux monte à 96% sur les lycéens.

Or, selon l'enquête, 44% des enfants cyberharcelés le sont sur Whatsapp et 38% sur les réseaux sociaux (Instagram, Snapchat, Facebook). 20% des élèves en école primaire ont été confrontés au moins à du cyberharcèlement, soit sept points de plus qu'en 2023.

Ces actes ont de lourdes conséquences sur la santé mentale et physique des victimes, 58% d'entre elles ont perdu confiance en elles ou se sont dévalorisées et 57% ont rencontré des difficultés dans leurs scolarités. "29% ont été jusqu'à penser au suicide", selon l'étude.

Un numéro contre le cyberharcèlement: le 3018

De leur côté, les parents se trouvent dans une situation "paradoxale", selon l'association e-Enfance. Car si une large majorité d'entre eux (70%) ont l’impression que leur enfant court des risques en ligne, ils sont autant à ne pas savoir précisément ce que leur enfant fait derrière son téléphone ou son ordinateur.

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Pourtant, 93% des parents se disent conscients des impacts de l'usage d'Internet et des réseaux sociaux sur le comportement de leur enfant.

Afin de mieux lutter contre le cyberharcèlement, le gouvernement a mis en place, en septembre 2023, un nouveau numéro, le 3018.

Celui-ci est affiché chez la plupart des applications de réseau social, et permet d'être mis en contact avec des professionnels dans le cas où l'on est victime. Il existe en outre la plateforme PHAROS qui permet de signaler des contenus potentiellement illégaux sur les plateformes.

Étude en ligne réalisée par l’institut Audirep en mai 2024 pour l’Association e-Enfance/3018 avec le soutien de la Caisse d’Epargne. 1.602 binômes de parents-enfants de 6 à 18 ans scolarisés interrogés (3.204 répondants au total)

Ariel Guez