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Rentrée scolaire: ces réflexes à adopter pour lutter contre le cyberharcèlement à l'école

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Avec la multiplication des smartphones chez les plus jeunes, les premières confrontations aux réseaux sociaux peuvent s'accompagner de risques importants en termes de cyberharcèlement.

À l'école comme au collège ou au lycée, la rentrée scolaire s'accompagne désormais d'un enjeu récurrent: le risque de cyberharcèlement. Un phénomène désormais systémique, en raison de la multiplication des smartphones à des âges toujours plus précoces.

Selon une étude de l'institut Audirep pour l'association e-Enfance (juin 2023), 24% des familles d'enfant de 8 à 18 ans ont été confrontées à du cyberharcèlement. Avec un chiffre qui s'élève à 15% dès le primaire, pour atteindre 25% au collège et 27% au lycée.

Moqueries ou fausses rumeurs

Comme le rappelle l'association e-Enfance sur son site, le cyberharcèlement peut prendre plusieurs formes. Des intimidations sur les réseaux sociaux ou les messageries instantanées, des insultes, mais aussi la diffusion de rumeurs. La création d'un groupe ou d'une page destinée à se moquer d'un élève est aussi une méthode fréquente de cyberharcèlement.

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Mais comme l'explique Séverine Erhel, maîtresse de conférences en psychologie cognitive à l'Université Rennes 2, auprès de Tech&Co, il est essentiel de profiter de cette période de rentrée pour faire de la prévention. Que ce soit pour les potentielles victimes, mais également les potentiels harceleurs.

"Il faut former les enfants à l'hygiène numérique, pour réagir aux situations de cyberharcèlement. Leur expliquer les conséquences du cyberharcèlement, tout en rappelant que l'anonymat en ligne n'existe pas" explique-t-elle.

Pour faire en sorte que son enfant, victime de cyberharcèlement, en parle à des adultes, la spécialiste plaide par ailleurs pour un style de parentalité numérique "basé sur la communication, plutôt que sur une gestion autoritaire" des outils numériques.

Surveillance renforcée

Par ailleurs, le harcèlement numérique prend bien souvent sa source dans un harcèlement physique, au sein même de l'établissement.

"Un des meilleurs prédicteurs du cyberharcèlement, c'est le harcèlement scolaire" rappelle Séverine Erhel.

En cas de doute, et si son enfant ne souhaite pas parler de sa situation, il est donc recommandé d'avoir des échanges avec l'équipe éducative de l'établissement scolaire.

Si l'enfant est réticent à s'exprimer sur le sujet, l'association e-Enfance recommande quant à elle de l'inciter à "parler à un autre adulte de confiance", qu'il s'agisse d'une personne de la famille, ou d'un autre adulte présent à l'école. Voire à un autre élève de l'établissement.

"Il faut amener à ce que l'enfant soit soutenu, que sa surveillance soit renforcée lors de la récréation, et qu'il y ait de vraies mesures disciplinaires contre les auteurs de cyberharcèlement" explique Séverine Erhel.

En cas de cyberharcèlement avéré, l'association e-Enfance rappelle qu'il est indispensable de conserver toutes les preuves numériques, en réalisant des captures d'écran, avant d'effectuer un signalement en ligne sur le réseau social concerné, de contacter l'établissement, le 3018, et si nécessaire de déposer plainte.

Pour Séverine Erhel, la réponse au cyberharcèlement, qui débute souvent par un harcèlement à l'école, doit impliquer "une réponse systémique pour former les parents, les enfants et montrer aux enseignants comment réagir".

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co