Des étudiants grévistes empêchent la tenue des examens à Arcueil

Lundi 7 mai, les étudiants de Nanterre réunis en assemblée générale ont voté la prolongation du blocage de leur université, contraignant la direction de l'établissement à délocaliser la tenue des partiels de fin d'année. Certains devaient se tenir ce vendredi et samedi à la Maison des examens d'Arcueil dans le Val-de-Marne.
C'était sans compter sur la venue d'étudiants grévistes, arrivés ce matin vers 7h30 devant le centre d'examens afin d'empêcher la tenue des partiels. Ce sont finalement quelque 300 bloqueurs, selon nos informations, qui se sont rassemblés devant les bâtiments, dont des postiers et cheminots.
Jeudi soir, le "comité de mobilisation de la fac de Nanterre" avait lancé un appel à "tous ceux qui aujourd'hui défendent le droit de grève, les étudiant.e.s, les enseignant.e.s, les postier.e.s, les cheminot.e.s, les salarié.e.s, les chômeurs et chômeuses" pour se rassembler devant la Maison des examens d'Arcueil.
"Dans ce contexte de grève nationale (...), maintenir les partiels c'est vouloir casser la grève", arguaient les étudiants dans un communiqué.
Les policiers sont alors arrivés en renfort pour repousser ces bloqueurs qui ont été éloignés de la grille d'entrée de la Maison des examens. Quelques coups de matraque ont été échangés et quelques gaz lacrymogènes lancés.
Les partiels finalement annulés
Plusieurs centaines d'étudiants, qui devaient commencer leurs partiels à 9 heures, n'ont pas pu accéder au bâtiment et la direction de l'université de Nanterre a finalement décidé d'annuler les deux journées d'examens.
"Nous condamnons et nous déplorons car il y a eu un vote des instances" de l'université en faveur de la délocalisation des examens, a assuré la présidence de Nanterre, paralysée depuis plus de trois semaines par des opposants à la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) et où aucun partiel n'a pu se tenir.
"Il ne s'agissait pas de vouloir coûte que coûte et par la force imposer la tenue de ces examens", a réagi sur BFMTV Jean-François Balaudé, président de l'université Paris-Nanterre. "La violence est la dernière chose que nous souhaitions", a-t-il assuré, avant de poursuivre: "La raison ne l'ayant pas emporté du côté des bloqueurs, nous avons pris la décision d'annuler ces examens".
Tôt ce matin, un dispositif de sécurité avait été mis en place pour accueillir les étudiants. En raison du nombre important de bloqueurs, "l'entrée au compte-goutte d'étudiants faisait que nous ne pouvions pas tenir les calendriers que nous nous étions fixés aujourd'hui" a regretté Jean-François Balaudé. Ce dernier a assuré que les examens auraient lieu, peut-être en ligne.
La réponse de l'exécutif
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal a jugé "inadmissible qu'une minorité puisse vouloir empêcher la majorité des étudiants de Nanterre de passer leurs examens, donc de valider leur année universitaire".
"Un diplôme, ce n’est pas un morceau de papier, un diplôme a une valeur qu’il est impératif de préserver", a-t-elle asséné ce vendredi matin sur Twitter.
En parallèle, le ministre de l'Intérieur a déclaré qu'"opposer la liberté de manifester à la liberté d'étudier n'(était) pas tolérable dans un État de droit".
"Nos forces de l'ordre resteront mobilisées autant que nécessaire pour permettre aux étudiants de passer leurs examens dans le calme et la sérénité auxquels ils ont droit", a-t-il assuré sur Twitter, avant que les partiels ne soient finalement annulés.