Bac français: Laurent Gaudé répond à la polémique du "tigre bleu"

L'affaire du "tigre bleu" a causé le désarroi des lycéens (Photo d'illustration) - Eric81 - Flickr - CC; Montage BFMTV
Que les lycéens en classes de première S ou ES se rassurent: leur épreuve écrite de français ne s'est peut-être pas si mal passée. C'est en tout cas pour les rassurer que Laurent Gaudé, auteur du texte sur lequel ils ont planché vendredi matin, a tenu à expliquer son œuvre après le désarroi exprimé par de nombreux candidats sur les réseaux sociaux.
Dans ce texte, tiré de la pièce de théâtre Le Tigre bleu et l'Euphrate, Alexandre le Grand parle à la mort et raconte une dernière fois sa vie. "Il évoque notamment la rencontre qu'il a faite avec un animal imaginaire et mythologique: le tigre bleu. Dans ces terres de Mésopotamie où coulent deux fleuves, le Tigre et l'Euphrate, le félin et le fleuve ont le même nom, oui", souligne l'écrivain de 42 ans dans un communiqué transmis par sa maison d'édition Actes Sud. "La poésie invite, à travers des jeux d'échos, des métaphores, des associations d'idées, à développer l'imaginaire et l'émotion", ajoute le lauréat du prix Goncourt 2004 pour Le soleil des Scorta.
Vendredi après-midi, les lycéens ont déversé leurs plaintes sur Twitter, craignant avoir mal compris le texte. Ce tigre bleu, est-il un félin ou un fleuve? Beaucoup ont commenté le texte en évoquant un félin, mais le regrettaient après coup, persuadés qu'il s'agissait en fait d'un fleuve.
Gaudé "comprend" l'angoisse des lycéens
"Après quatre heures d'épreuve et des semaines de révision, les bacheliers se sont angoissés et défoulés sur les réseaux sociaux", écrit Laurent Gaudé. Il dit "comprendre cela très bien", mais avoir été "surpris de voir que, dans les jours qui ont suivi, bons nombres de sites médias annonçaient de façon tranchée et définitive que le mot 'tigre' désignait le fleuve et non le félin". Cette affirmation a accru "le sentiment de déception chez les jeunes gens. C'est dommage, d'autant plus que c'est inexact", souligne l'écrivain.
Dans son communiqué, Laurent Gaudé se félicite par ailleurs que des textes contemporains soient donnés au baccalauréat. "C'est une manière pour le pays, à travers l'Éducation nationale, de saluer la voix vivante de ses écrivains et je m'en réjouis profondément."