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Admission post-bac: des nouveautés pour aider les jeunes à mieux s’orienter

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Obligation de choisir au moins une filière non sélective, candidatures groupées par territoire… La ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem doit dévoiler mardi des changements pour la procédure d’admission post-bac.

Aider les lycéens à mieux s’orienter après le baccalauréat, alors qu’un certain nombre d’entre eux reste sur le carreau chaque année à la rentrée… Tel est l’objectif de la refonte de la procédure d’admission post-bac (APB) le portail d'inscription pour la plupart des formations du supérieur -facs, classes prépa, BTS-, qui doit ouvrir le 20 janvier prochain.

La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem devait en dévoiler les grandes lignes ce mardi lors d’une conférence de presse conjointe, rue de Grenelle, avec le secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur Thierry Mandon. Quelques uns de ces changements sont détaillés dans les colonnes du Parisien. Objectif: éviter l’engorgement de certaines filières et de certains établissements, qui aboutit parfois à l’organisation de tirages au sort pour départager les candidats. Ainsi, l’an dernier, rapporte le quotidien, 50% des premiers voeux se concentraient sur quatre types de formations (Staps, psychologie, droit et études de santé).

> Rendre la procédure APB plus lisible

Première évolution attendue: la procédure APB doit devenir plus transparente pour les quelques 800.000 jeunes concernés -en terminale ou en réorientation après un premier échec dans le supérieur- qui auront du 20 janvier au 20 mars 2016 pour s’inscrire sur le site Internet, avant d’indiquer leurs voeux, par ordre de préférence, pour la rentrée prochaine. Au Parisien, Najat Vallaud-Belkacem indique vouloir "rendre public l’algorithme d’APB, pour que chacun en comprenne les règles".

Pour améliorer la lisibilité de la démarche, un livret explicatif sera également consultable sur Internet et les professeurs invités à accompagner les jeunes dans les démarches. Enfin, pour que chacun fasse ses choix en connaissance de cause, le logiciel APB précisera pour chaque cursus le taux de réussite aux examens, les perspectives d’emploi ou encore les salaires.

> Obligation de choisir au moins une filière non sélective

Il sera bientôt demandé aux candidats de choisir "au moins une filière sans tension", annonce Najat Vallaud-Belkacem. Exemple, dans leurs voeux, les candidats ne pourront pas uniquement indiquer des prépas, mais compléter avec un choix en fac.

"Quand ils inscrivent sur six ou sept voeux uniquement des filières sur sélection ou à capacité d’accueil limitée, ils se retrouvent pour certains d’entre eux au mois de septembre sans solution”, justifie-t-elle. "Comme ça au moins, s’ils n’ont pas les autres, ils pourront atterrir dans celle-là".

> Voeux groupés

Dans certaines voies surchargées, les candidats devront désormais opter non plus pour une fac mais pour une matière. "Il leur sera demandé de faire ce qu’on appelle des voeux groupés. Par exemple, pour quelqu’un qui veut faire une licence de droit à Lyon, plutôt que d’indiquer une seule université qui fait du droit, indiquer ‘droit dans l’académie de Lyon'", explique la ministre. Ainsi, "ce voeu numéro un couvrira toutes les facs de droit dans l’académie de Lyon, donc un nombre de possibilités beaucoup plus important".

A l’intérieur de ce voeu groupé, les candidats devront classer par ordre de préférence les lieux qui dispenseront cette formation dans leur académie, précise le journal.

Une évolution saluée par l’Unef et la Fage, deux des principales associations étudiantes. Alexandre Leroy, président de la Fage, y voit un moyen de "casser cette effet de marque des universités, alors que toutes valident les mêmes compétences, et que les taux d’insertion professionnelle de leurs diplômes sont sensiblement les mêmes". "Les filières groupées vont permettre aux rectorats de jouer un rôle de régulateur, c’est une bonne chose. Mais ces mesures ne règleront pas la question des filières à capacité limitée. Le problème de fond est budgétaire, il faut ouvrir des places", estime de son côté auprès du quotidien Martin Bontemps, vice-président de l’Unef.

> Une plus grande mobilité demandée aux étudiants

A noter toutefois, ces voeux groupés induisent une plus grande mobilité des étudiants. "Cela va conduire des étudiants à se déplacer et nous les accompagnerons dans cette mobilité, y compris financièrement, en aidant aux transports, ou pour trouver une place en résidence universitaire, par le biais des Crous. Le tirage au sort doit être le dernier recours, il faut le restreindre au maximum", promet Najat Vallaud-Belkacem.

> Instauration de quotas

Enfin, Najat Vallaud-Belkacem promet de réserver des places en BTS pour les bac pro qui poursuivent des études post-bac (c’est le cas pour 60% d’entre eux), croit savoir Le Parisien. Les IUT seront quant à eux plutôt réservés aux jeunes des bacs technologiques. "Je vais demander aux recteurs de fixer localement des quotas", indique la ministre, qui veut aussi que soit revue la pédagogie dans les BTS pour mieux l’adapter aux acquis des bacheliers de la voie professionnelle.

Violette Robinet