"Du jamais vu": la fréquentation des restaurants universitaires est "historique"

PHOTO D'ILLUSTRATION - LOIC VENANCE © 2019 AFP
Chaque jour, des milliers d'étudiants vont manger dans les restaurants universitaires des Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous). Dans de nombreuses villes, les files d'attente s'allongent à partir de midi. Et pour cause: "On atteint un taux de fréquentation jamais vu dans l’histoire des Crous", explique à Ouest-France Dominique Marchand, présidente du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous).
"Entre l’an dernier et cette rentrée, pour les deux premiers mois, on constate 17 % d’augmentation d’activité. Soit 1,5 million de repas supplémentaires distribués", dit-elle au quotidien régional.
"Pour la seule année 2022, de janvier à fin octobre, nous avons déjà servi 27,6 millions de repas", indique Dominique Marchand, qui souligne que la France "est le seul pays au monde à proposer une restauration à tarif social à tous les étudiants."
"Il y a une forte hausse de la fréquentation des étudiants non-boursiers"
Tous les jours de la semaine, les restaurants universitaires proposent des repas et snacking aux étudiants, au prix de 3,30€ par personne. Le tarif du repas à 1€ est valable pour les boursiers, "mais aussi à tous les étudiants précaires", rappelle Dominique Marchand.
La présidente du Cnous affirme que le nombre de boursiers qui mangent dans les restaurants universitaires "a augmenté de 15%."
"Mais surtout, il y a une forte hausse de la fréquentation des étudiants non-boursiers. Ils ont mesuré que ces repas, aussi complet et à ce prix-là, on ne les trouve pas ailleurs", dit-elle.
Pourtant, malgré ces dispositifs d'aide, de nombreux étudiants sont contraints d'aller à l'aide alimentaire chaque semaine. Pour mettre fin à cette précarité étudiante, de nombreuses associations de jeunes proposent la mise en place d'un revenu ou d'une allocation étudiante. Une mesure portée notamment par Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise lors de la campagne présidentielle.
Mais qui ne trouve pas écho auprès de la présidente du Cnous. "Je pense que les moyens de l’État doivent être consacrés, en priorité, aux étudiants qui en ont réellement besoin. Or, près de 50 % des étudiants sont issus de familles aisées ou moyennement aisées", affirme Dominique Marchand.
"Cela ne signifie pas que, parmi ceux-là, certains, en situation de rupture familiale, n’ont pas besoin d‘aide. Il existe d’ailleurs des aides annuelles, l’équivalent d’une bourse, accordées par nos assistantes sociales pour ces étudiants-là. Mais la priorité doit être, il me semble, d’aider les plus précaires", estime-t-elle.