Disparues de Perpignan: le suspect sera mis en examen pour assassinat

Jacques R., 54 ans, a reconnu avoir tué l'une des jeunes disparues de Perpignan en 1997. - BFMTV
Jacques R., 54 ans, en garde à vue depuis mardi dans l'affaire des disparues de Perpignan, est passé aux aveux dans la nuit, selon une source proche du dossier. Il a reconnu avoir tué Mokhtaria Chaïb, 19 ans à l'époque, en 1997 près de la gare, après être retourné sur les lieux du crime avec les enquêteurs.
L'homme sera mis en examen pour "viol avec armes en récidive et assassinat", a annoncé jeudi le procureur de la République, Achille Kiriakides. "Il encourt la réclusion à perpétuité".
"La persévérance, le travail méticuleux des enquêteurs de la police judiciaire de Perpignan et du SRPJ de Montpellier, alliés aux progrès de la science, ont permis de mettre un nom sur une trace d'ADN", s'est félicité le magistrat.
Victime de tuée de façon atroce
Interpellé mardi midi dans un logement temporaire du nord de Perpignan, l'homme a d'abord nié farouchement tout lien avec les meurtres de deux jeunes filles assassinées il y a plus de 15 ans et la disparition d'une troisième jamais retrouvée.
Mais il a finalement avoué le meurtre de l'étudiante en sociologie de 19 ans, Mokhtaria Chaïb, retrouvée atrocement mutilée le 21 décembre 1997, au lendemain de sa disparition près de la gare de Perpignan. Sa dépouille avait été retrouvée en bordure d'un terrain vague, sa poitrine et son appareil génital prélevés de façon quasi-chirurgicale.
Qui est Jacques R.?
L'homme, originaire dans la Somme, était arrivé en 1997 juste quelques mois avant les faits à Perpignan où il était cariste-magasinier par intérim. Il logeait dans différents hôtels de la ville, selon des sources proches du dossier. Il avait fait partie de la centaine de suspects lors de l'enquête lancée après la découverte du corps. Il avait été l'objet d'une audition et d'une perquisition. Des vêtements étrangers avaient été saisis chez lui mais les analyses n'avaient rien donné.
Homme au lourd passé de délinquant sexuel, il avait notamment été condamné à huit ans ferme pour le viol d'une femme en Picardie. En octobre dernier à Perpignan, il avait écopé d'un an pour des menaces de mort sur sa concubine, la mère de ses deux enfants. Il avait été libéré après neuf mois de prison, d'où il était sorti en juillet dernier. L'homme est également entendu dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de Marie-Hélène Gonzalez, 22 ans, retrouvée le 26 juin 1998, mutilée de la même manière mais aussi décapitée. Elle aussi avait disparu près de la gare de Perpignan, dix jours auparavant. Une troisième jeune fille brune, Tatiana Andujar, lycéenne de 17 ans, avait disparu dans le quartier de la gare en septembre 1995. Elle n'a jamais été retrouvée.
Echaudées par une succession d'espoirs déçus, les familles des victimes ont fait preuve de prudence mercredi tout en exprimant leur "espoir". Leur avocat commun, Me Etienne Nicolau, a qualifié cette garde à vue de "piste sérieuse".