Deux employées de la SNCF jugées pour avoir simulé leur agression

C'est sur le quai de la gare du Champ de courses d'Enghien qu'a eu lieue la fausse agression (Photo d'illustration) - Clicsouris - Wikimedia - CC
La SNCF parle d'un dossier "assez inédit". Vendredi s'ouvre le procès de deux de ses anciennes employées de l'entreprise publique au tribunal de Pontoise, dans le Val-d'Oise. Les deux prévenues, âgées de 26 et 37 ans, sont jugées pour avoir feint d'être agressées sur un quai de gare, dans une mise en scène organisée avec le concours de deux adolescents, dans le but d'obtenir indûment un arrêt de travail.
Devant le tribunal, elles devront répondre de "provocation directe de mineur de plus de 15 ans à commettre un crime ou un délit" et "tentative d'escroquerie". Elles encourent une peine théorique de cinq ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.
Les ados avaient agi à la demande des employées
Le vendredi 3 janvier, à 8h30 du matin, ces deux femmes avaient essuyé des coups de la part de deux adolescents devant les caméras de vidéosurveillance installées sur le quai de la gare SNCF du Champ de courses d'Enghien, à Soisy-sous-Montmorency, dans le Val-d'Oise.
Prises en charge par la police, ces employées de la gare, choquées, avaient été hospitalisées. Rapidement, leurs agresseurs présumés, âgés de 15 et 16 ans, avaient été confondus grâce aux images de vidéosurveillance et interpellés. Mais lors de leur garde à vue, ils avaient confié avoir agi à la demande des deux employées. Des propos ensuite étayés par des SMS retrouvés sur leur téléphone portable, faisant état d'un rendez-vous à l'heure des faits.
Elles voulaient "partir en vacances"
Placées en garde à vue à leur tour, les employées avaient finalement reconnu avoir littéralement passé commande quelques jours auparavant pour se faire agresser, en promettant 200 euros aux faux agresseurs. Selon une source proche du dossier, elles s'étaient justifiées en disant vouloir "partir en vacances".
Après avoir découvert la supercherie, la SNCF a déposé plainte et les prévenues ont fait l'objet d'une procédure disciplinaire. Mises à pied dans un premier temps, elles ont été révoquées le 6 mars, et la SNCF s'est portée partie civile au procès. Les adolescents, eux, ont fait l'objet d'un rappel à la loi.