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"Des coups de plus en plus forts": Maël, 10 ans, raconte le harcèlement scolaire qu'il subit depuis le CE1

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Aujourd'hui scolarisé en CM2, le petit garçon a été forcé de quitter sa classe et de se scolariser à domicile. Une plainte a été déposée par ses parents pour "harcèlement."

Une vie mise entre parenthèses depuis plus d'un an. Scolarisé en classe de CM2 dans une école située près du Creusot, dans le département de Saône-et-Loire, Maël* est victime d'un harcèlement quasi-quotidien de la part de l'un de ses camarades de classe, et ce depuis le CE1.

"J’ai peur de celui qui m’agresse. T’es moche, t’es nul, t’es con, et après ça continue avec des coups de plus en plus forts. C’est fait exprès et ça faisait très mal", décrit le petit garçon de 10 ans au micro de BFMTV.

Les premières alertes auprès de l'Éducation nationale remontent à décembre 2021. Trois mois plus tard, les parents d'un autre camarade de classe alertent les proches de Maël des envies suicidaires du petit garçon, poussé à bout par les violences et les injures. "On a appris peu de temps après qu’il l’avait dit en pleine classe après avoir reçu un énième coup", se souvient son père Mickaël.

Descolarisation

Fin juin, une réunion est organisée avec l'ensemble des responsables pédagogiques afin de tenter d'endiguer le harcèlement. Rien n'y fait, et l'enfant responsable continue ses brimades et coups, et s'en prend à d'autres écoliers. En 2022, la situation de harcèlement de Maël est reconnue par le psychologue de l'école mais là encore, rien ne change et le calvaire se poursuit.

"Dans l’histoire, c’est lui qui est puni du début à la fin, c’est lui qui a pris les coups, les insultes, et c’est lui qui va peut-être avoir du retard au niveau de l’école", reprend Mickaël, qui souligne que son fils est maintenant déscolarisé et travaille chez lui.

"Au moins, je n’ai pas peur", assure Maël.

Des "moyens pédagogiques" mis en place?

Depuis, l'Éducation nationale a proposé de rescolariser l'élève dans une autre école, une hypothèse refusée par les parents de Maël qui ont déposé une plainte pour "harcèlement", provoquant l'ouverture d'une enquête par le parquet de Chalon-sur-Saône. Le harceleur présumé a été entendu le 30 décembre par la gendarmerie avec sa famille, indique le Journal de Saône-et-Loire.

Afin de permettre le retour de Maël dans les locaux d'un établissement, Pierre N’Gahane, recteur de l’académie de Dijon, estime que des "moyens pédagogiques", peuvent être pris "pour que les deux enfants ne se rencontrent pas." Les parents de l'enfant doutent de cette possibilité.

Cette nouvelle histoire de harcèlement scolaire fait cruellement écho au suicide de Lucas, qui s'est donné la mort en début d'année à la suite d'un long harcèlement de plusieurs de ses camarades de classe. Depuis, le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye a appelé à se "mobiliser contre le harcèlement des élèves", en particulier LGBT.

* Le prénom a été changé

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV