Des cheminots tentent d'envahir la gare Montparnasse

Des cheminots ont tenté de pénétrer la gare Montparnasse - Lionel Bonaventure-AFP
Des cheminots de Sud-Rail opposés à la réforme de la SNCF ont envahi ce lundi après-midi à Paris successivement la gare Montparnasse, la Gare de l'Est, où ils ont à chaque fois été dispersés par les CRS, avant de se retrouver à la Gare du Nord.
Aux alentours de 13h30, quelque 200 membres du syndicat Sud-Rail ont fait irruption dans la gare Montparnasse, munis de fumigènes allumés, créant un léger mouvement de panique. D'abord pris de court, les CRS sont ensuite intervenus pour repousser, dans un climat tendu, parfois violemment en faisant usage de leurs matraques et de leurs boucliers, les manifestants sur le parvis de la gare, située dans le XIVe arrondissement de Paris.
"Une manière de radicaliser le mouvement"
À 14 heures, les deux groupes se faisaient face sur le parvis et des chants hostiles à la police ("tout le monde déteste la police", "cassez-vous", "cheminots en colère, on va pas se laisser faire") étaient entonnés par les manifestants.
"C'est une manière de radicaliser le mouvement. On va durcir le ton pour de vrai maintenant. Ceux qui veulent suivre, ils suivent, et ceux qui ne veulent pas suivre et continuer à aller chercher des amendements, qu'ils se fassent plaisir", a expliqué Anasse Kazib, délégué Sud-Rail Paris-Nord. "C'est inadmissible qu'on n'ait pas le droit d'entrer dans une gare. Est-ce qu'on matraque des policiers quand ils veulent entrer dans un commissariat?" s'est-il emporté.
Gare de l'Est et gare du Nord
Peu après 14h30, la manifestation était dispersée à Montparnasse, mais les manifestants se sont alors rabattus sur la gare de l'Est avant de rallier le hall de la gare du Nord, à quelques centaines de mètres de là.
Les CRS ont entouré les quelque 150 manifestants, parmi lesquels figuraient de nombreux cheminots rejoints, entre autres, par le député de la France insoumise Eric Coquerel et des étudiants, qui chantaient "Siamo tutti antifascisti" (nous sommes tous anti-faschistes, Nldr), scandaient "anti, anti, anti-capitalistes" ou encore "La gare, elle est à qui? Elle est à nous".
CFDT et CGT annoncent la poursuite de la grève
Après avoir été encerclés pendant plus d'une heure par les CRS, les manifestants se sont finalement dispersés à 17h30. La SNCF a indiqué qu'il n'y avait pas "d'impact" sur le trafic des trains.
La grève à la SNCF est entrée la semaine dernière dans son deuxième mois. Ce lundi, le Premier ministre a reçu les syndicats et a promis de nouvelles "discussions en mai" avec les organisations de salariés. Mais après avoir été reçus par Édouard Philippe, la CFDT et la CGT ont annoncé la poursuite de la grève.