Centre pour migrants à Paris: les habitants du 18e arrondissement obtiennent gain de cause

Les habitants de la rue des Poissonniers dans le 18e arrondissement s'opposaient depuis une semaine à l'ouverture d'un centre d'accueil pour migrants dans un gymnase. Le préfet de la région a annoncé ce jeudi sa relocalisation dans le 6e arrondissement.

Les habitants du 18e arrondissement ont obtenu gain de cause. Après une semaine de mobilisation, le centre d’accueil pour migrants qui devait s’installer dans le gymnase rue des Poissonniers ne verra pas le jour. Le préfet de la région a en effet décidé d’ouvrir un autre lieu d’accueil temporaire pour une centaine de migrants rue André Mazet dans le 6e arrondissement de la capitale.

Cette relocalisation est synonyme de victoire pour les riverains du 153 rue des Poissonniers qui s’opposaient depuis une semaine à l’ouverture de ce centre dans le gymnase voisin. "Ce quartier a beaucoup donné pour la solidarité et l’accueil des personnes en difficulté et donne encore beaucoup. Les habitants n’ont pas besoin d’avoir encore un lieu d’accueil à quelques pas d’autres établissements qui sont là aussi pour accueillir des personnes migrantes", avait expliqué à BFM Paris Aline Weber, directrice de la communication de la mairie du 18e arrondissement.

Un centre d'accueil pour 150 migrants et 100 réfugiés

Dans un communiqué, le préfet de la région, Michel Cadot, indique qu’il est de sa "responsabilité de répondre aux inquiétudes des riverains et en même temps de tout faire pour ne pas voir se reconstituer de grands campements de migrants sur la voie publique".

Et d’ajouter: "Ils sont non seulement indignes pour ces personnes qui sont à la rue et constituent de véritables nuisances pour les riverains. C’est pourquoi les services de l’État et ses partenaires travaillent quotidiennement à la recherche de solution d’hébergements temporaires et pérennes. Nous ouvrirons ainsi à la mi-septembre un nouveau centre d’hébergement à Paris qui accueillera pour plusieurs mois 150 migrants et 100 réfugiés. Ils seront accompagnés dans leurs démarches administratives sociales et sanitaires par les services de l’État et l’association gestionnaire du site".

"C'est un soulagement"

Du côté des habitants du 153 rue des Poissonniers, la décision du préfet est accueillie avec soulagement:

"C’est une très bonne nouvelle. On vient d’apprendre que le site n’ouvrira pas dans notre partie commune. C’est un soulagement car on fait face depuis trois ans à des agressions perpétuelles, des vols, des casses. […] La situation des migrants n’est pas remise en cause parce qu’il faut leur trouver une solution. Mais ce qu’on a vu jusqu’à maintenant ne nous mettait pas en confiance concernant la sécurité et donc on ne pouvait pas l’accepter en bas de chez nous", confie une riveraine.

Paul Louis avec BFM Paris