Paris: crispation dans le 19e autour de la présence de migrants au pied d’un immeuble

Les habitants d'un immeuble du 19e ont décidé d'organiser des maraudes pour engager le dialogue avec des migrants qui dorment chaque nuit au pied du bâtiment.

Depuis l'évacuation du camp du Millénaire fin mai, des migrants se retrouvent chaque soir pour dormir à même le sol, au pied d'un immeuble du 19e arrondissement. Dans cette allée privative, ils sont jusqu'à 30 à passer la nuit. Une situation que ne supportent plus les résidents de l'immeuble qui craignent pour leur sécurité et préfèrent témoigner anonymement. 

"Il peut y avoir un jour un problème, un voisin qui se fait agresser. Et ça peut très vite dégénérer en bataille générale, ce n'est pas ce qu'on cherche pour ce quartier qui est d'habitude très calme", explique l'un d'eux. 

Selon eux, la police refuse d'intervenir dans cette résidence privée. Ils ont donc décidé chaque soir de se regrouper au pied de l'immeuble et d'organiser des maraudes pour partir à la rencontre des migrants. 

"De manière tout à fait courtoise, polie, on leur a expliqué qu'ils ne pouvaient pas rester là, que c'était une voie privative et que ça empêchait les accès et que les personnes ont besoin de circuler, de jour comme de nuit", souligne un habitant de la résidence. 

"Il va commencer à faire froid, qu'est-ce qu'on va faire?"

A ceux qui les accusent d'être anti-migrants, ces riverains répondent que leur mobilisation n'a qu'un seul objectif, celui de faire cesser une situation inacceptable aussi bien pour eux que pour les migrants. 

"Il y a des centres d'accueil, donc qu'on les accueille! On est presque en septembre, dans quelques jours il va commencer à faire froid, qu'est-ce qu'on va en faire", s'interroge un riverain. 

Selon une dernière estimation de la préfecture de police, entre 400 et 600 migrants vivent actuellement dans les rues de Paris, en majorité dans les quartiers Nord-est de la capitale. 

C. B avec M. Delavenne, J. Chiapello