Carburants : fin de la baisse des taxes en décembre

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Il va falloir débourser quelques centimes de plus pour faire le plein. A partir du 1er décembre, le dispositif de baisse de trois centimes des taxes sur le carburant, prévu pour trois mois, prendra progressivement fin. La baisse de trois centimes sera d’abord ramenée à deux centimes le 1er décembre, puis réduite encore de 0,5 centime les 11 et 21 décembre, avant d'être ramenée à zéro le 11 janvier.
Autre mauvaise nouvelle, la fameuse aide aux ménages les plus pauvres, pourtant citée la semaine passée par la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, a été abandonnée. Le dispositif a déjà coûté au total 468 millions d'euros à l'Etat, mais pour le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, c'est « un succès car les prix sont aujourd'hui 15 centimes plus bas pour un litre d'essence et 9 centimes par litre de gazole ».
« Ça ne convient à personne, ça n’a aucune lisibilité »
Le ministre a également annoncé que le gouvernement prendrait des mesures pour favoriser la concurrence entre les stations-services, notamment sur les autoroutes. L’idée consisterait à rendre obligatoire l'affichage des prix des stations à proximité, afin d’inciter les automobilistes à quitter l’autoroute pour faire le plein… ou inviter les pompistes les plus chers à s’aligner. L’Etat avait pourtant promis des mesures pérennes à la fin du dispositif limitant la hausse des prix, un engagement qui semble avoir été oublié, regrette Thierry Saniez, président de l'association de consommateurs CLCV (Consommation logement cadre de vie). « Il n’y a rien de pire que d’avoir tous les six mois une situation de crise avec des mesures prises rapidement, en catastrophe, pour mettre des rustines. Ça ne convient à personne, ça n’a aucune lisibilité. On a pris une mesure d’urgence fin août parce que les carburants avaient dérapé, aujourd’hui, ils ont un peu baissé, demain, ils remonteront pour telle ou telle raison, et que fera-t-on ? On refera une situation de crise, des mesures de chèques, ou de tarifs sociaux, ou de baisses de taxes momentanées ? », s’interroge le militant associatif.
« Il faut continuer dans cette voie »
Roger Braun, président de l'Automobile club association, estime quant à lui qu’il aurait fallu maintenir le dispositif. « A l’évidence, ce qui avait été mis en place allait dans la bonne direction, il faut continuer dans cette voie. Ce que nous souhaitons, c’est que le montant des taxes perçues par l’Etat reste fixe, donc quand la TVA augmente, la taxe spécifique, elle, baisse, ça protège les automobilistes sans toucher aux recettes de l’Etat ».
« Un coût absolument exorbitant »
Faux, répond Jean-Louis Schilanski, le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), pour qui le dispositif est justement trop cher. « Je ne pense pas qu’il faille garder la mesure, parce qu’elle est extrêmement coûteuse pour le budget de l’Etat. Trois centimes de baisse par an, ça représente un milliard et demi d’euros. Compte tenu des finances publiques, ça aurait eu un coût absolument exorbitant ».