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"C'est extrêmement rare": la réserve sanitaire appelée en urgence à l'hôpital Nord-Franche-Comté

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Pendant six jours, l'établissement reçoit le renfort de trois médecins, dix infirmiers et dix aides-soignants. Cette aide permet d'ouvrir temporairement quinze lits de médecine supplémentaires.

Un hôpital sous "tension exceptionnelle." Face à la saturation de son service d'urgences, la direction de l'hôpital Nord-Franche-Comté (HNFC) de Trévenans, dans le Territoire de Belfort, a sollicité lundi 22 janvier la réserve sanitaire.

Une situation rarissime et une première pour cet établissement. Conséquence? L'arrivée, dès mercredi, et pendant six jours, de trois médecins, dix infirmiers et dix aides-soignants, mais aussi l'ouverture de quinze lits de médecine supplémentaires. Il faut dire que dans cet hôpital, la situation est quotidiennement intenable.

"Ce sont des brancards plein les couloirs, des urgences surchargées, débordées, une équipe à bout qui n’en peut plus de voir toutes ces entrées, de ne pas pouvoir gérer ses patients de la manière la plus correcte", explique à BFMTV, Vusica Stamenkovic, déléguée syndicale CGT et infirmière du service urgences.

"C’est malheureusement notre quasi-quotidien. Tous les weekends sont très compliqués, on manque cruellement de lit, on doit être un des hôpitaux nationaux avec le plus grand bassin de population, mais un hôpital qui est sous-dimensionné", ajoute pour sa part Stéphanie Cautier, qui occupe les mêmes fonctions dans l'hôpital.

Le HNFC traverse, depuis l'été 2022, des situations de tension majeure au sein de ses services des urgences et de médecine, notamment liées à un afflux de personnes âgées. Chaque jour, une centaine d'entre elles se présente aux urgences. Les difficultés se concentrent sur les fins de semaine, lorsque les cabinets de ville sont fermés, et pendant les congés scolaires.

"Qu’est ce qui va se passer dans huit jours?"

À l'AFP, Jean-Baptiste Andreoletti, chirurgien et président de la commission médicale d'établissement, estime que la structure née de la fusion des hôpitaux de Belfort et Montbéliard est sous-dimensionnée par rapport aux besoins de la population.

Cette activation de la réserve sanitaire, si elle a eu pour effet de désengorger le service des urgences, n'est toutefois que temporaire. Et déjà, le personnel s'inquiète des jours qui suivront le départ des renforts.

"C’est forcément que du positif, c’est extrêmement rare qu’on ait autant de personnes. Sur six jours, on va être soulagés, maintenant, qu’est ce qui va se passer dans huit jours, dans quinze jours, le mois prochain. Sachant que là on est pas dans une phase épidémique, il n’y a ni grippe, ni covid", nous confie Céline Duroset, infirmière présidente du syndicat CNI Hôpital Nord Franche-Comté.

Lors d'une conférence de presse tenue plus tôt dans la semaine, Pascal Mathis, directeur général de l'hôpital, a listé les manquements de l'hôpital. Selon lui, le HNFC a besoin d'une augmentation de sa capacité d'accueil, de plus de moyens humains, ainsi que d'un travail de tous les acteurs (Ehpad, personnel à domicile, médecin traitant) autour des personnes âgées.

Lors de sa conférence de presse tenue la semaine passée, Emmanuel Macron a assuré que le gouvernement va "tenir l'objectif" de désengorger les urgences d'ici la fin de l'année. Le président de la République avait déjà formulé cette promesse, qui ne convainc pas les soignants, plus tôt dans l'année.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV