"C'est impossible": la promesse de Macron de "désengorger" les urgences d'ici fin 2024 ne convainc pas les soignants

"Désengorger" les services d'urgence d'ici la fin de l'année prochaine. C'est la promesse formulée par Emmanuel Macron, qui s'est exprimé devant les Français ce lundi soir, lors d'une allocution télévisée.
Il s'agit selon le président de "profondément rebâtir le système de santé" et plus largement du "progrès pour mieux vivre", l'un des trois chantiers qu'il a fixé avec ceux du travail, ainsi que de l'ordre et la justice.
"Impossible"
Mais le cap fixé par le chef de l'État ne convainc pas les principaux concernés. Il est ambitieux certes, mais surtout intenable selon de nombreux médecins urgentistes.
"20 mois pour revenir sur 20 à 30 ans d'incohérence pour le service public et les urgences, c'est impossible", tranche Patrick Pelloux, président des médecins urgentistes de France.
Le praticien souligne ainsi deux problèmes: celui des "lits d'aval pour les urgences" et celui de "l'hôpital public". Faute d'agir sur ces sujets, "on n'y arrivera pas", prévient-il. Car pour régler le problème de l'engorgement des urgences, les médecins estiment qu'il faut procéder étape par étape. L'un des principaux chantiers: avoir plus de généralistes.
"On est dans un contexte de désertification galopante pour ce qui est de la médecine de ville", pointe Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France.
Et de regretter des "négociations conventionnelles" qui ont débouché sur "aucune attractivité pour la médecine de ville", pourtant en proie à une "désertification". En résumé, l'équation est simple: selon les médecins interrogés, le gouvernement devra aller à l'opposé de ce qui a été fait jusqu'à maintenant pour réussir son pari.