"On arrive aux limites": l'appel de la réserve sanitaire pour trouver de nouveaux volontaires

Ils sont médecins, techniciens de laboratoire, épidémiologistes ou encore psychologues et sont depuis un an sur le front, aux côtés des soignants à plein temps pour soigner les malades du Covid-19.
Les 50.770 volontaires de la réserve sanitaire sont bien souvent "le salut pour beaucoup d'établissements", affirme à BFMTV Catherine Lemorton, responsable de la réserve sanitaire de Santé Publique France, estimant toutefois que les volontaires ne peuvent pas palier aux "carences structurelles de l'offre de soin".
Une grande réactivité
Depuis 2007, 50.770 personnes constituent la réserve sanitaire, c'est-à-dire la communauté de professionnels mobilisables par l'État et capables d'intervenir dans un délai très court en milieu hospitalier.
Ils remplissent une mission de renfort de l'offre de soin, généralement des missions courtes, pour des campagnes de vaccination exceptionnelle ou lors de grands rassemblements de population
"Les ARS reçoivent les demandes des centres hospitaliers de leur région. En quelques minutes, la demande nous ait remonté, le centre de crise du ministère nous dit que c'est bon et nous on commence à appeler des réservistes qui ont répondu à des alertes qu'on envoie toutes les semaines", explique à notre antenne Catherine Lemorton.
"On arrive aux limites du salut qu'on attend de nous"
Entre le 26 janvier 2020 et le 26 janvier 2021, 47.000 journées de mission (jours/homme), ont été dédiés au Covid-19, peut-on lire sur le site de Santé Publique France. "Elle a été le salut pour beaucoup d'établissements", affirme notre invitée, avant de poursuivre:
"La réserve n'est jamais que le reflet de l'offre de soin. Si on manque de médecins réanimateur dans l'offre de soin, on n'en manque aussi dans la réserve sanitaire. Ce sont toujours les mêmes professions qui sont mobilisées dans cette crise du Covid-19. Donc forcément on arrive aux limites du salut qu'on attend de nous."
La pharmacienne de formation indique que les volontaires, chiffres à l'appui, sont de moins en moins nombreux selon les vagues. Lors du premier confinement, lorsqu'une alerte était lancée, les infirmiers et infirmières de réanimation répondaient à 11,36%. Lors de la seconde vague d'octobre, il y avait un retour de 1,45%. A la suite de la demande d'Emmanuel Macron mercredi dernier de mobilisation, seul 0,26% ont répondu.
Pour Catherine Lemorton, c'est le signe d'un réel "épuisement des professionnels de santé, et qu'ils sont tous occupés".
"Pas un intérim d'État"
En effet, seul 12% des réservistes sont à la retraite, la grande majorité est donc encore en activité et ne peut s'absenter qu'avec l'accord de son employeur. La responsable de la réserve sanitaire lance donc sur nos plateaux un appel aux nouveaux volontaires, avec le site www.reservesanitaire.com.
"La réserve sanitaire n'est pas là pour pallier les carences structurelles de l'offre de soin", poursuit-elle. "On n'est pas là pour faire un remplacement maternité, on n'est pas là pour faire un intérim d'État."
"On fait ce qu'on peut, je pense qu'on a fait énormément. (...) Il faut ouvrir des lits de réanimation et les armer, c'est-à-dire y placer des professionnels compétents autour", conclut-elle.