Bac 2020: des lycées demandent à leurs élèves de s'engager par écrit à ne pas perturber les épreuves

Une surveillante dans une salle d'examen du baccalauréat en 2018 à Strasbourg (photo d'illustration) - Frédérick Florin-AFP
Engager par écrit parents et lycéens pour s'assurer du bon déroulé des épreuves du bac? C'est la solution qu'ont trouvé, la semaine dernière, plusieurs lycées parisiens face aux perturbations qui empêchent les élèves de première de passer correctement les nouvelles épreuves communes de contrôle continu ou E3C.
Ces dispositifs, révélés par Le Parisien et Le Monde, ont été mis en place dans au moins trois établissements de la capitale: le lycée Turgot (IIIe), le lycée Maurice-Ravel (XXe) et le lycée Hélène-Boucher (XXe). Les parents et leurs enfants doivent signer un document dans lequel on leur demande de s'engager à ce que la session de rattrapage des E3C "ne soit perturbée en aucune façon", explique Le Parisien. En cas de refus de signer le document, l'élève s'expose à un futur zéro.
Depuis un mois et demi, des blocages empêchent, en effet, des élèves de passer les E3C, obligeant le report des épreuves. Selon Gilles Pécout, recteur de la région académique Ile-de-France, cité par le quotidien du soir, un millier de lycéens, sur près de 60.000 en première, sont dans l’attente de passer une ou plusieurs épreuves.
"À la fin, il faut bien qu'on avance"
Du côté des associations de parents d'élèves comme des syndicats d'enseignants, les méthodes employées par ces trois lycées parisiens sont fortement critiquées.
"L’engagement revient à faire peser sur les lycéens la responsabilité des blocages d’épreuves mais aussi la responsabilité de leur bonne marche", souligne ainsi Jean-André Lasserre, porte-parole de la FCPE-Paris au Monde. Et Ketty Valcke, du SNES-Paris, de craindre qu'il y ait un "risque de mettre de l'huile sur le feu".
Le ministère de l'Education nationale ne semble, par ailleurs, pas choqué par la méthode. Il assure au Parisien que la "philosophie n'est pas d'empêcher les élèves de passer les épreuves, mais de garantir que ceux qui veulent composer puissent le faire sereinement". "À la fin, il faut bien qu'on avance", conclut un membre du ministère.