Aux côtés des costards-cravates, les marginaux de La Défense

Symbole de l’économie française, La Défense représente la puissance et la richesse. Les plus grandes entreprises du CAC 40 y ont implanté leur siège, d’immenses buildings se jumèlent les uns à côté des autres. Pourtant, à travers cette vitrine, il y a des apparences trompeuses. Au milieu des hommes d’affaires sillonnent plus d’une centaine de sans-abri. Ces oubliés se fondent dans la foule la journée et se terrent dans les vastes souterrains du quartier la nuit.
A l’instar de Petru, certains se sont installés sous les échangeurs routiers qui quadrillent La Défense. Ce Roumain de 43 ans s’est construit un abri de fortune à l’aide de matériaux récupérés près des chantiers environnants. On y trouve un coin pour dormir: une tente équipée de quelques draps et oreillers, récoltés en majorité dans les poubelles, font office de lit.

Quelques mètres plus loin, Petru s’est aménagé une petite cuisine. On y trouve une table, quelques ustensiles et deux trois provisions.

"Ici, c’est tranquille. Personne ne me dérange", témoigne-t-il.
Malgré l’attentat projeté dans le quartier en novembre dernier, ces marginaux ne semblent pas inquiets.
Solidarité masquée
Pour se nourrir, certains SDF ont leur combine. Au centre commercial de la dalle, des enseignes de restauration jouent discrètement le jeu. Chaque soir, des employés leur déposent les invendus de la journée.
"Ils savent qu’ils peuvent avoir confiance en nous, qu’ils ne vont pas retrouver le sol ‘dégueulasse’. Si on salit, on sait qu’ils ne nous aideront plus", remarque Gabriel, l’un des oubliés de La Défense.

Ce jeune franco-brésilien squatte le quartier depuis un peu plus de 8 mois. Lui n’a pas de logement de fortune alors tous les soirs, il retourne dans un parking souterrain et s’endort sur un morceau de carton. Quelques mètres plus haut reposent les voitures de luxe des gagnants de la Défense.
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