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Société

Au bidonville de Calais, le nombre de migrants a doublé en trois semaines

La "jungle" de Calais accueille désormais 6.000 migrants.

La "jungle" de Calais accueille désormais 6.000 migrants. - Philippe Huguen - AFP

Le nombre de migrants est passé de 3.000 à 6.000 en l'espace de trois semaines. Un afflux dû à "la difficulté de passer en Grande-Bretagne", selon la préfecture.

A Calais, la situation ne s'améliore pas. Outre le froid qui arrive, les associations humanitaires sont confrontées à une nouvelle difficulté: le doublement du nombre de migrants dans le bidonville. Ils étaient 3.000 il y a trois semaines: ils sont désormais 6.000, selon la préfète Fabienne Buccio. Des chiffres qui viennent confirmer ceux des associations. 

Cet afflux s'explique principalement par "la difficulté de passer en Grande-Bretagne" après les nombreux travaux de sécurisation du site d'Eurotunnel et de la rocade menant au port de Calais, avec la pose d'impressionnants grillages. Face à la difficulté de traverser la Manche, "ils (migrants) se sédentarisent et certains sont là depuis huit mois", note la préfète.

Ecoles, restaurants et salons de coiffure

La "jungle" de Calais, située à environ une heure à pied du centre-ville dans une lande proche de la mer et balayée par les vents, reçoit des migrants qui étaient auparavant dans les camps du Dunkerquois, à savoir Téteghem et Grande-Synthe, qui ont vu leur population baisser notamment "en raison de la pression policière", a-t-elle ajouté.

Le camp ressemble désormais "plus à un village organisé qu'à un camp de toile", a poursuivi Fabienne Buccio. Des écoles, églises, mosquées, salons de coiffures, restaurants ou encore épicerie, plus ou moins de bric et de broc, ont fait peu à peu leur apparition dans ce camp qui jouxte le centre d'accueil de jour Jules-Ferry, où des repas gratuits sont distribués quotidiennement aux clandestins.

Les comportements eux aussi ont un peu changé. "La photo de l'enfant (Aylan, enfant syrien retrouvé noyé sur une plage turque) a provoqué un élan de générosité des associations et de nombreux dons", constate la préfète. Parmi les conséquences, un éventuel attrait supplémentaire de migrants, certains de pouvoir recevoir de l'aide. 

Leur origine aussi a changé. "Avant, les migrants provenaient essentiellement de la corne de l'Afrique. Maintenant, il y a beaucoup d'Irakiens, d'Iraniens et de Syriens qui arrivent en famille, avec femmes et enfants", a déclaré Fabienne Buccio. 

A. K. avec AFP