ArcelorMittal: «Un nouvel enfumage de Sarko» ?

Nicolas Sarkozy a annoncé ce jeudi matin le redémarrage, au 2e semestre 2012, du haut fourneau de Florange. Mais uniquement en cas de reprise économique, précise le groupe sidérurgique ArcelorMittal. D'où le scepticisme de certains syndicats…

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Nicolas Sarkozy a annoncé ce jeudi matin qu'ArcelorMittal allait injecter "maintenant" 17 millions d'euros dans son aciérie de Florange (Moselle), notamment pour redémarrer l'un des deux hauts-fourneaux du site. Une déclaration accueillie avec scepticisme par les syndicats et le PS…

« C'est du foutage de gueule ! »

Sur place, les syndicats ont accueilli avec le plus grand scepticisme ces annonces en soulignant que seulement une partie de l'enveloppe promise correspondait à des sommes nouvelles. Le responsable de la CFDT, Edouard Martin, a dénoncé, à l'instar de la CGT et de FO, un « nouvel enfumage de Sarko ». « Ni Sarkozy ni Mittal n'ont donné de date pour le redémarrage du P6 », a embrayé Jean Mangin, le leader de la CGT. « Il faut six semaines pour remettre le haut-fourneau en marche. Conditionner l'opération à une reprise économique, c'est du foutage de gueule », a-t-il estimé.

« On espère que ça se concrétisera rapidement »

De son côté, François Pagano, délégué CFE-CGC a envie d'y croire : « On l’espérait, et de plus en plus avec les annonces qui ont été faites les derniers jours. Aujourd’hui c’est une lueur d’espoir qui s’annonce et on espère qu’elle se concrétisera très rapidement avec des dates. Parce qu’il va quand même falloir qu’on nous donne des dates un peu plus précises, aussi bien sur les investissements que sur le redémarrage du haut fourneau ».

« Sarkozy tente un autre coup médiatique »

Et pour la gauche, « Nicolas Sarkozy vient de tenter un autre coup médiatique avec ArcelorMittal à Florange », comme l’ont dénoncé les parlementaires socialistes de la Moselle, dont le député Michel Liebgott, président du groupe "sidérurgie" à l'Assemblée nationale. Pour eux, « le redémarrage (du P6) annoncé au second semestre n'a aucune valeur d'engagement car ce sera après les élections présidentielles. Et Nicolas Sarkozy ne peut garantir la décision de Mittal à ce moment-là », ont-ils ajouté.

La Rédaction, avec Marie Boule et AFP