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Société

A quoi va ressembler le service national universel

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Photo d'illustration - AFP

Le gouvernement a annoncé mercredi les grandes lignes du service national universel, dont les modalités seront précisées à l'issue d'une consultation des organisations de jeunesse.

Peu à peu, les contours du service national universel se précisent. Mercredi, le gouvernement en a annoncé les grands principes, inspirés du rapport du groupe de travail mandaté par l'Elysée.

Le service sera testé à partir de l'automne 2019 puis étendu progressivement pour atteindre une classe d'âge entière, soit 750 000 jeunes, en 2026. L'âge de 16 ans a été choisi car "les jeunes sont en général en seconde, il n'y a pas d'examen à la fin de l'année et ils sont suffisamment jeunes pour être repérés à temps en cas de décrochage", explique le ministère des Armées au Parisien. C'est également un âge où l'on compte moins de jeunes gens chargés de famille, selon le général Ménaouine, pilote du rapport et cité par le Figaro.

> 15 jours en internat

Le service national sera organisé en trois phases: la première, une "phase de cohésion", se déroulera sur une période de 15 jours en hébergement collectif pour permettre le "brassage social". Les jeunes résideront dans des camps de vacances, dans les pensionnats des lycées ou encore dans des structures construites à cet effet, et seront encadrés par des jeunes bénévoles issus notamment des écoles d'Etat: ENA, ENM, Polytechnique, Ecole normale supérieure… Les futurs enseignants, les étudiants en école de commerce ou en université pourraient également être sollicités, ainsi que les jeunes en service civique. Les armées, elles, pourraient être mobilisées pour former au moins une partie des encadrants du SNU.

Ces 15 jours très symboliques doivent permettre aux adolescents de "sortir de chez eux, tout en les laissant avec une partie de leurs camarades", explique Daniel Ménaouine. Ils y apprendront les gestes de premiers secours, à s'orienter avec une boussole, à rendre compte d'une situation de danger par radio. Ils feront également du sport, et passeront des tests destinés à détecter l'illettrisme.

> 15 jours dans des associations... et plus si affinités

La deuxième période dure elle aussi 15 jours. Il s'agit d'un temps d'engagement "plus personnalisé" en petits groupes, dans des associations par exemple, pas nécessairement en internat. Cette séquence se déroulera en partie sur les week-ends ou les vacances scolaires.

La troisième phase sera facultative et se déroulera avant 25 ans, sur une durée de 3 à 12 mois, "pour ceux qui ont envie de s'engager davantage", a expliqué le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. Elle pourra s'effectuer dans des domaines tels que la défense, l'environnement, l'aide à la personne ou encore le tutorat ou la culture. Cet engagement permettra d'engranger des avantages, comme des facilités d'accès au permis, des crédits universitaires ou même une éventuelle indemnisation.

> Une consultation pour affiner les modalités

Afin de définir précisément le contenu et les modalités de la phase obligatoire du SNU, une vaste consultation sera menée jusqu'à fin octobre auprès de la jeunesse et de ses organisations mais aussi auprès des parents d'élèves, des syndicats d'enseignants et des collectivités territoriales. Cet échange s'effectuera à la fois en ligne et sur le terrain.

Quant au budget de ce service, il n'est pas encore précisé. Mais le groupe de travail a estimé le coût annuel d'une phase obligatoire d'un mois à 1,6 milliard d'euros "en rythme de croisière", hors investissements en infrastructure (1,7 milliard sur sept ans).

Ariane Kujawski